Bonjour, bon après-midi, bonsoir, où que vous soyez.
Le nombre des cas confirmés de COVID 19 dépasse désormais le demi million et l’on dénombre plus de 20 000 décès dus à la maladie.
C’est là un bilan tragique, même si nous enregistrons aussi plus de 100 000 malades guéris.
Hier, j’ai eu l’honneur de m’adresser à une réunion extraordinaire des dirigeants des pays du G20.
Mon message était triple : nous devons combattre, nous devons unir, nous devons catalyser.
Combattre pour stopper le virus avec toutes les ressources dont nous disposons.
Unir nos forces pour faire face à la pandémie. L’humanité est une, et elle a un ennemi commun. Aucun pays ne peut mener seul sa lutte. Nous devons lutter ensemble.
Et nous devons catalyser la puissance industrielle et l’innovation du G20 pour produire et diffuser les outils nécessaires afin de sauver des vies.
Nous devons aussi promettre aux générations futures que cela ne se reproduira plus jamais.
Les flambées virales sont une réalité du vivant. Or nous avons les moyens d’atténuer les dégâts qu’elles provoquent.
Je remercie les pays du G20 de leur engagement à lutter contre la pandémie, à préserver l’économie mondiale, à éviter les perturbations du commerce international et à renforcer la coopération mondiale.
C’est important tout spécialement pour les pays qui ne font pas partie du G20 mais qui seront affectés par les décisions prises par ceux qui en font partie.
Aujourd’hui même, nous avons eu une réunion d’information avec une cinquantaine de Ministres de la santé du monde entier, à laquelle la Chine, le Japon, la République de Corée et Singapour ont fait part de leur expérience et des enseignements qu’ils ont pu en tirer.
On peut dégager plusieurs thèmes communs des solutions qui ont permis d’obtenir des résultats concluants :
La nécessité d’assurer un dépistage précoce et d’isoler les cas confirmés ;
La recherche, le suivi et la mise en quarantaine des contacts ;
La nécessité d’optimiser les soins ;
Et la nécessité de communiquer pour renforcer la confiance et associer les communautés à la lutte.
Les pays ont également évoqué plusieurs des défis communs à relever.
La pénurie mondiale chronique d’équipement de protection individuelle constitue actuellement une des principales menaces pour notre capacité collective de sauver des vies.
L’OMS a envoyé près de deux millions d’articles de protection à 74 pays qui en ont le plus besoin et nous nous préparons à en envoyer à 60 autres pays.
Mais il en faut beaucoup plus.
La coopération et la solidarité internationales sont indispensables pour régler ce problème.
Quand les agents de santé sont exposés, nous sommes tous exposés.
Les soignants dans les pays à revenu faible et intermédiaire ont droit à la même protection que ceux des pays les plus riches.
Pour appuyer notre appel à tous les pays afin qu’ils appliquent une politique agressive de dépistage, nous cherchons d’urgence à accroître massivement la production de tests et la capacité de tester dans le monde entier.
Un des domaines les plus importants de la coopération internationale est celui de la recherche-développement.
Il faudra compter encore 12 à 18 mois pour pouvoir disposer d’un vaccin.
En attendant, nous reconnaissons qu’il existe un urgent besoin de moyens thérapeutiques pour soigner les patients et sauver des vies.
Aujourd’hui, nous sommes heureux de pouvoir annoncer qu’en Espagne et en Norvège les premiers patients vont être enrôlés dans l’essai de solidarité qui permettra de comparer l’innocuité et l’efficacité de quatre produits ou associations médicamenteuses contre la COVID 19.
Il s’agit là d’un essai historique qui réduira de manière spectaculaire les délais nécessaires pour obtenir des données fiables sur les médicaments qui donnent des résultats concluants.
Plus de 45 pays contribuent à l’essai, et d’autres encore se sont déclarés intéressés. Plus le nombre de pays participants sera élevé, plus nous disposerons rapidement de résultats.
En attendant, nous invitons chacun et chaque pays à ne pas utiliser de moyens thérapeutiques dont l’efficacité contre la COVID-19 n’aura pas été démontrée.
Les exemples ne manquent pas dans l’histoire de la médicine de produits qui donnent des résultats probants sur papier ou dans une éprouvette, mais se révèlent décevants, voire nocifs, lorsqu’ils sont administrés à des sujets humains.
Au cours de la récente épidémie de maladie à virus Ebola, par exemple, certains médicaments que l’on pensait efficaces l’ont été moins que d’autres à l’issue d’une comparaison effectuée dans le cadre d’un essai clinique.
Nous devons réunir des données probantes, ce qui implique que tout raccourci est impossible.
Nous devons aussi veiller à ce que l’utilisation de produits dont l’efficacité n’est pas démontrée ne provoque pas de pénurie dans la lutte contre d’autres maladies là où l’efficacité de ces mêmes produits a été prouvée.
À mesure que la pandémie évolue et que de nouveaux pays sont touchés, nous en savons toujours plus sur ce qui marche et ce qui ne marche pas.
L’OMS continue d’apporter son appui à la riposte dans tous les pays.
Nous avons publié plus d’une quarantaine de documents d’orientation sur notre site Web apportant des recommandations détaillées fondées sus des données probantes à l’intention des gouvernements, des hôpitaux, des agents de santé et du grand public.
Plus d’un million d’agents de santé ont été formés en suivant nos cours donnés sur OpenWHO.org et nous continuerons à en former d’autres.
Nous sommes également heureux d’indiquer que le Fonds de solidarité contre la COVID 19 a désormais enregistré des dons de 203 000 particuliers et organisations d’un montant total dépassant US $108 millions en deux semaines à peine.
Je remercie chacune et chacun d’entre vous.
La version anglaise de notre alerte santé WhatsApp compte désormais plus de 12 millions d’usagers dans le monde et les versions arabe, espagnole et française ont été introduites aujourd’hui même. D’autres langues seront ajoutées notamment le bengali, le chinois, le hindi, le kurde, l’ourdou, le portugais, le russe, le somali, le swahili et d’autres encore.
Les crises comme celle-ci font ressortir les meilleurs mais aussi les pires côtés de l’humanité.
Nous avons récemment assisté à une multiplication des messages frauduleux, cyberattaques et autres impostures sur la COVID 19 usurpant l’identité de l’OMS ou la mienne.
Je suis particulièrement reconnaissant à ceux qui œuvrent dans les diverses organisations nationales et qui apportent leur savoir essentiel en cybersécurité à l’équipe chargée de la cybersécurité à l’OMS.
Je vous remercie de vos efforts pour nous aider à protéger les systèmes de santé, le personnel soignant et le grand public qui ont besoin de nos systèmes d’information et de nos outils numériques. À cet égard, nous sommes particulièrement reconnaissants à Microsoft pour l’aide apportée.
Je voudrais conclure en revenant sur les paroles du Ministre singapourien de la santé, Gan Kim Yong, à notre réunion aujourd’hui.
Nous ne sommes qu’au début du combat.
Nous devons rester calmes et unis, nous devons agir ensemble.
Je vous remercie.