Bonjour à tous ceux qui sont en ligne ou dans la salle.
Tout d'abord, comme d'habitude, les chiffres:
Au cours des dernières 24 heures, la Chine a notifié 329 cas, le chiffre le plus bas en plus d'un mois.
À 6 h ce matin, heure de Genève, la Chine a notifié un total de 78 959 cas de COVID-19 à l'OMS, dont 2791 décès.
Hors de Chine, on dénombre à présent 4351 cas répartis dans 49 pays, et 67 décès.
Depuis hier, le Danemark, l'Estonie, la Lituanie, le Nigéria et les Pays-Bas ont signalé chacun leurs premiers cas. Tous ces cas ont des liens avec l'Italie.
24 cas ont été exportés d'Italie vers 14 pays, et 97 cas ont été exportés d'Iran vers 11 pays.
L'augmentation continue du nombre de cas, et le nombre de pays touchés ces derniers jours, sont nettement préoccupants.
Nos épidémiologistes surveillent ces développements en continu, et nous avons maintenant rehaussé notre évaluation du risque de propagation et du risque d'impact de la COVID-19, en jugeant désormais ces risques « très élevés » à l'échelle mondiale.
Ce que nous observons en ce moment, ce sont des épidémies de COVID-19 dans plusieurs pays qui ont un lien entre elles, mais où la plupart des cas peuvent toujours être rattachés à des contacts connus ou à des grappes de cas connus. Nous n'avons pour l'instant pas la preuve que le virus se propage librement dans les communautés.
Tant que ce sera le cas, nous aurons toujours une chance de contenir ce virus, si des mesures énergiques sont prises pour détecter les cas précocement, isoler et prendre en charge les patients et rechercher les contacts.
Comme je l'ai dit hier, il existe différents scénarios dans différents pays, et différents scénarios au sein d'un même pays.
La clé pour contenir ce virus est d'interrompre les chaînes de transmission.
J'ai parlé hier des mesures que les pays doivent prendre pour se préparer à l'arrivée des cas et empêcher la transmission ultérieure.
Le rapport de la mission conjointe OMS-Chine vient d'être publié; il est disponible en anglais sur le site Web de l'OMS, et sera également posté en chinois sur le site Web de la Commission nationale chinoise de la santé.
Ce rapport contient énormément d'informations ainsi que 22 recommandations à l'intention de la Chine, des pays touchés et épargnés, de la communauté internationale, et du grand public.
Il appelle tous les pays à bien informer leurs populations, à étendre la surveillance, à trouver, isoler et prendre en charge chaque cas, à rechercher tous les contacts, et à adopter une approche englobant l'ensemble du gouvernement et l'ensemble de la société; ce n'est pas un travail pour le seul ministère de la santé.
Dans le même temps, les travaux progressent également sur les vaccins et les traitements.
Plus de 20 vaccins sont en développement dans le monde, et plusieurs traitements sont en phase d'essais cliniques. Nous espérons obtenir les premiers résultats dans quelques semaines.
Mais nous n'avons pas besoin d'attendre les vaccins et les traitements. Il y des choses que chaque personne peut faire pour se protéger et protéger les autres aujourd'hui.
Votre risque dépend de l'endroit où vous habitez, de votre âge et de votre état de santé général. L'OMS peut fournir des conseils généraux. Vous devez également suivre les recommandations de votre pays et consulter les professionnels de la santé locaux.
Mais il y a 10 choses fondamentales que vous devez savoir.
Premièrement, comme nous ne cessons de le dire, nettoyez-vous souvent les mains avec un produit hydroalcoolique ou à l'eau et au savon.
Se toucher le visage après avoir touché des surfaces contaminées ou des personnes malades est l'un des moyens par lesquels le virus peut être attrapé et transmis. En vous nettoyant les mains, vous pouvez réduire ce risque.
Deuxièmement, nettoyez les surfaces régulièrement avec un désinfectant; par exemple, les plans de travail des cuisines, et les postes de travail des bureaux.
Troisièmement, informez-vous sur la COVID-19. Vérifiez que vos informations viennent de sources fiables: votre agence de santé publique locale ou nationale, le site Web de l'OMS, ou votre professionnel de la santé local. Tout le monde devrait connaître les symptômes: chez la plupart des gens, ces symptômes commencent par de la fièvre et une toux sèche, pas par un écoulement nasal. La majorité des personnes infectées présenteront des symptômes bénins et guériront sans avoir besoin d'une prise en charge particulière.
Quatrièmement, évitez de voyager si vous avez de la fièvre ou de la toux, et si vous tombez malade pendant un vol, prévenez immédiatement l'équipage. Une fois rentré chez vous, prenez contact avec un professionnel de la santé et dites-lui où vous êtes allé.
Cinquièmement, si vous toussez ou éternuez, faites-le sur votre manche, ou utilisez un mouchoir. Jetez immédiatement le mouchoir dans une poubelle fermée, puis lavez-vous les mains.
Sixièmement, si vous avez plus de 60 ans, ou si vous avez une affection sous-jacente telle qu'une maladie cardiovasculaire, une maladie respiratoire ou un diabète, vous courez un plus grand risque de développer une forme grave de l'infection. Vous pouvez prendre des précautions supplémentaires en évitant les zones très fréquentées, ou les endroits où vous êtes susceptible d'interagir avec des personnes malades.
Septièmement, et cela concerne tout le monde, si vous ne vous sentez pas bien, restez chez vous et appelez votre médecin ou un professionnel de la santé local. Il vous interrogera sur vos symptômes, les lieux que vous avez fréquentés et les personnes avec qui vous avez été en contact.
Cela vous permettra de vous assurer que vous recevez les bons conseils, que vous êtes orienté vers le bon établissement de santé et que vous ne risquez pas d'infecter d'autres personnes.
Huitièmement, si vous êtes malade, restez chez vous et mangez et dormez à l'écart de votre famille, utilisez de la vaisselle et des couverts différents pour prendre vos repas.
Neuvièmement, si vous commencez à présenter une dyspnée et des signes d'essoufflement, appelez votre médecin et demandez immédiatement une prise en charge médicale.
Et dixièmement, il est normal et compréhensible que vous vous sentiez inquiet, notamment si vous vivez dans un pays ou une communauté qui ont été touchés. Cherchez ce que vous pouvez faire dans votre communauté. Discutez de la manière dont vous pouvez assurer la sécurité sur votre lieu de travail, à l'école ou dans votre lieu de culte.
Ensemble, nous sommes puissants. L'endiguement passe d'abord par vous.
Notre plus grand ennemi en ce moment n'est pas le virus lui-même. C'est la peur, les rumeurs et la stigmatisation.
Et nos plus grands atouts sont les faits, la raison et la solidarité.
Je vous remercie.