Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point presse sur la COVID-19 – 28 octobre 2021

28 octobre 2021
  • À l’échelle mondiale, le nombre de cas signalés et de décès dus à la COVID‑19 repart à la hausse pour la première fois depuis deux mois sous l’effet d’une augmentation continue en Europe qui l’emporte sur les baisses enregistrées dans d’autres régions. La pandémie résiste en grande partie parce que l’accès aux outils reste inéquitable.
  • C’est pour prévenir un tel scénario que le Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (l’Accélérateur ACT) a été mis en place l’an dernier. Nous avons montré que l’Accélérateur ACT fonctionne. Cependant, de graves contraintes pesant sur les approvisionnements et le financement l’ont empêché de donner toute la mesure de ses possibilités. 
  • Aujourd’hui, nous publions le nouveau plan et le nouveau budget pour l’Accélérateur ACT, qui demandent 23,4 milliards de dollars É.-U. pour atteindre nos objectifs mondiaux et fournir dans les 12 prochains mois les outils dont les pays ont besoin. 
  • Ce week-end, les dirigeants des pays du G20 se réuniront à Rome. Ensemble, ces pays ont la capacité de prendre les engagements politiques et financiers nécessaires pour mettre fin à cette pandémie et prévenir de futures crises.
  • Nous sommes fiers de donner aujourd’hui le coup d’envoi de la troisième édition du Festival du film de l’OMS « La santé pour tous ». Nous invitons les cinéastes indépendants, les sociétés de production, les institutions publiques, les ONG, les communautés, les étudiants – n’importe qui – à présenter des courts métrages originaux de trois à huit minutes. 

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Bonjour, bon après-midi et bonsoir.

Tout d’abord, c’est un grand honneur d’accueillir Son Excellence, Monsieur Jonas Gahr Støre, le nouveau Premier Ministre de la Norvège. Tusen takk pour vous joindre à nous.

Monsieur le Premier Ministre, félicitations pour votre élection et merci de vous joindre à nous aujourd’hui. Gratulerer, statsminister, et nous attendons avec impatience vos observations dans quelques instants.

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À l’échelle mondiale, le nombre de cas signalés et de décès dus à la COVID-19 repart à la hausse pour la première fois depuis deux mois sous l’effet d’une augmentation continue en Europe qui l’emporte sur les baisses enregistrées dans d’autres régions.

C’est un autre rappel que la pandémie de COVID-19 est loin d’être terminée.

La pandémie résiste en grande partie parce que l’accès aux outils reste inéquitable.

Dans les pays à revenu élevé, on a administré 80 fois plus de tests et 30 fois plus de vaccins que dans les pays à faible revenu.

Si les 6,8 milliards de doses de vaccin administrées dans le monde jusqu’à présent avaient été distribuées équitablement, nous aurions aujourd’hui atteint notre objectif de 40 % de personnes vaccinées dans tous les pays.

À ce jour, les agents de santé et les personnes vulnérables dans les pays à revenu faible et intermédiaire ne sont toujours pas protégés, l’oxygène n’arrive pas aux personnes qui en ont besoin et le manque de tests empêche de nombreux pays de surveiller la circulation du virus et empêche la communauté internationale de surveiller les nouveaux variants.

C’est pour prévenir un tel scénario que le Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (l’Accélérateur ACT) a été mis en place l’an dernier.

Et nous avons démontré que l’Accélérateur ACT fonctionne.

Jusqu’à présent, l’OMS et ses partenaires ont livré 425 millions de doses de vaccin à 144 pays par l’intermédiaire du COVAX, dont 300 millions de doses rien qu’au cours des quatre derniers mois.

Nous avons livré plus de 128 millions de tests et nous avons amélioré l’approvisionnement en oxygène, en équipements de protection individuelle et en traitements, notamment avec près de 3 millions de doses de dexaméthasone.

Cependant, de graves contraintes pesant sur les approvisionnements et le financement ont empêché l’Accélérateur ACT de donner toute la mesure de ses possibilités.

Si l’on ne maîtrise pas la pandémie partout, le virus mutera et continuera de circuler partout.

Tous les pays, y compris les pays à revenu élevé, courent toujours le risque d’être exposés à de nouveaux variants – qui infecteraient les personnes qui sont complètement vaccinées, menaceraient l’efficacité des outils dont nous disposons et risqueraient de nous contraindre à réactiver des mesures de santé publique plus strictes.

La forte contagiosité du variant Delta vient confirmer ce que nous répétons depuis la mise en place de l’Accélérateur ACT : les vaccins à eux seuls ne mettront pas fin à la pandémie. Nous avons besoin de tous les outils – vaccins, tests, traitements, EPI et mesures de santé publique – pour lutter contre la COVID-19 et sauver dès à présent des vies et des moyens de subsistance.

Parallèlement à la vaccination, le dépistage est nécessaire pour identifier les foyers de la maladie, suivre l’émergence de nouveaux variants dangereux et orienter l’utilisation des traitements contre la COVID-19.

Il faut des traitements, y compris de l’oxygène médical, en particulier pour les personnes gravement touchées par la COVID-19 et pour les groupes à risque.

Enfin, nous avons besoin de systèmes de santé efficaces pour que les vaccins soient bel et bien administrés et que les tests servent pour les dépistages.

L’OMS travaille avec ses partenaires dans les pays pour utiliser ces outils le plus efficacement possible.

Pour tout cela, il faut que l’Accélérateur ACT soit entièrement financé et qu’il ait pleinement les moyens d’agir.

Une coordination mondiale est le seul moyen de vaincre ce virus. Les lois du marché et les accords bilatéraux ne suffiront pas à eux seuls à combler le retard en matière d’équité.

Aujourd’hui, nous publions le nouveau plan et le nouveau budget pour l’Accélérateur ACT, qui demandent 23,4 milliards de dollars des États-Unis pour atteindre nos objectifs mondiaux et fournir dans les 12 prochains mois les outils dont les pays ont besoin.

Le financement intégral de l’Accélérateur ACT est un élément essentiel du Plan stratégique de préparation et de riposte de l’OMS, notre plan global pour maîtriser la pandémie.

Réaliser ces investissements pourrait sauver plus de 5 millions de vies, principalement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire de la tranche inférieure.

De plus, il s’agit là d’une goutte d’eau dans l’océan par rapport au coût qu’il faudrait supporter si l’on ne parvient pas à en finir avec la pandémie. Si la pandémie de COVID-19 n’est pas maîtrisée, le FMI alerte que le PIB mondial baissera de plus de 5 000 milliards de dollars des États-Unis au cours des cinq prochaines années.

Ce week-end, les dirigeants des pays du G20 se réuniront à Rome. Ensemble, ces pays ont la capacité de prendre les engagements politiques et financiers nécessaires pour mettre fin à cette pandémie et prévenir de futures crises.

Nous sommes à un moment décisif qui appelle un leadership décisif pour rendre le monde plus sûr. J’adresse trois demandes aux dirigeants du G20.

Premièrement, financer entièrement l’Accélérateur ACT.

Deuxièmement, soutenir la création d’un cadre général à l’appui de la sécurité sanitaire mondiale, au moyen d’un traité juridiquement contraignant sur la préparation et la riposte aux pandémies.

Et troisièmement, soutenir la création d’un Conseil de financement contre les menaces sanitaires, soutenu par un Fonds d’intermédiation financière, hébergé par la Banque mondiale.

Depuis que nous avons lancé l’Accélérateur ACT il y a 18 mois, le Gouvernement norvégien a été l’un de ses plus fervents partisans, notamment en présidant, conjointement avec l’Afrique du Sud, le Conseil de facilitation de l’Accélérateur ACT.

C’est donc un grand honneur pour moi d’accueillir Son Excellence, Monsieur Jonas Gahr Støre, le Premier Ministre de la Norvège.

Le Premier Ministre Støre a, en son temps, travaillé pour l’OMS, alors Monsieur le Premier Ministre, bon retour à l’OMS et merci du soutien que votre pays a apporté à l’Accélérateur ACT jusqu’à présent. Tusen takk. Vous avez la parole.

[M. JONAS GAHR STØRE S’ADRESSE AUX MÉDIAS]

Merci beaucoup, Monsieur le Premier Ministre Støre, et merci encore une fois pour le leadership et le partenariat de la Norvège.

Margaret, c’est à vous.

LE Dr TEDROS A FAIT LES OBSERVATIONS SUIVANTES À LA FIN DU POINT PRESSE

Enfin, nous sommes fiers de donner aujourd’hui le coup d’envoi de la troisième édition du Festival du film de l’OMS « La santé pour tous ».

Les deux premières éditions du festival ont été très réussies et ont attiré en moyenne 1 250 films provenant de 110 pays.

Les films gagnants de l’année dernière racontent des histoires puissantes de personnes confrontées à des problèmes de santé de toutes sortes, depuis les mutilations génitales féminines jusqu’aux maladies cardiaques rhumatismales en passant par la leucémie et le handicap – et des agents de santé qui consacrent leur vie à protéger les gens contre la COVID-19.

L’appel de cette année pour présenter des films s’ouvre aujourd’hui et se terminera le 30 janvier de l’année prochaine. Nous invitons les cinéastes indépendants, les sociétés de production, les institutions publiques, les ONG, les communautés, les étudiants – n’importe qui – à présenter des courts métrages originaux de trois à huit minutes.

Comme l’année dernière, il y aura trois thèmes, correspondant à chacune des trois priorités stratégiques de l’OMS : la couverture sanitaire universelle ; les situations d’urgence sanitaire ; l’amélioration de la santé des populations.

Un Grand Prix sera décerné dans chaque catégorie, ainsi que des prix spéciaux pour un film produit par des étudiants, un film sur l’innovation en santé et un film sur la réadaptation.

Je suis ravi d’annoncer que l’actrice, productrice et militante Sharon Stone, lauréate de plusieurs Golden Globes, a accepté de se joindre au jury de cette année et nous appelons au moins six professionnels, artistes et militants éminents à la rejoindre.

J’ai hâte de voir les candidatures de cette année, et je me réjouis du succès de ce Festival du film « La santé pour tous » et des nombreux autres à venir.

Je vous remercie et vous donne rendez-vous la semaine prochaine.