Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point presse sur la COVID-19 – 30 novembre 2020

30 novembre 2020
  • La semaine dernière, le nombre de nouveaux cas signalés dans le monde a reculé pour la première fois depuis le mois de septembre. Il ne faut pas baisser la garde maintenant, sachant surtout que les fêtes de fin d’année vont bientôt débuter dans de nombreux pays de cultures différentes.
  • La pandémie de COVID-19 va changer la manière nous allons passer ces fêtes, mais ne signifie pas que nous en seront privés. Les changements que vous allez devoir apporter dépendront du lieu où vous habitez. Quoi qu’il en soit, respectez toujours les directives locales ou nationales.
  • Demain, nous célébrons la Journée mondiale du sida. Les nouvelles infections à VIH ont reculé de 23 % depuis 2010 et les décès dus au sida ont chuté de 39 % au cours de cette période.
  • Jamais le nombre de personnes sous traitement antirétroviral n’a été aussi élevé – 26 millions – mais cette progression marque le pas et aujourd’hui encore, 12 millions de personnes vivant avec le VIH n’ont aucun traitement. Cette fracture compromet la réalisation de notre objectif consistant à mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030. 


Bonjour, bon après-midi ou bonsoir. 

La semaine dernière, le nombre de nouveaux cas signalés dans le monde a baissé pour la première fois depuis le mois de septembre, ce qui tient à la baisse observée en Europe grâce aux mesures difficiles mais nécessaires instaurées ces dernières semaines 

C’est une bonne nouvelle, mais il faut interpréter ces chiffres avec une très grande prudence. Ces gains peuvent être facilement effacés, les cas ont continué de croître dans la plupart des autres régions du monde et le nombre de décès a augmenté. 

Il ne faut pas baisser la garde, sachant surtout que les fêtes de fin d’année vont bientôt débuter dans de nombreux pays de cultures différentes. 

Pendant les fêtes, nous voulons tous être auprès de ceux que l’on aime, mais rien de sert d’exposer votre famille, vos amis, ni vous-mêmes à un risque. 

Nous devons tous avoir conscience des vies que nos décisions pourraient mettre en jeu. 

La pandémie de COVID-19 va changer notre manière de célébrer les fêtes, mais cela ne signifie pas que en seront privés. Nous pourrons quand même profiter de ces moments. 

Les changements que vous allez devoir apporter dépendront de là où vous habitez. Quoi qu’il en soit, respectez toujours les directives locales ou nationales. 

La première question à vous poser est : est-il nécessaire de se déplacer ? Est-il vraiment nécessaire de se déplacer ? 

De nombreuses personnes devront rester chez elles et préférer la sécurité. 

Passez ces fêtes avec les membres de votre foyer et évitez les rassemblements avec de trop nombreux foyers et familles différents. 

Si vous voyez des personnes d’un autre foyer, réunissez-vous en extérieur si possible, gardez vos distances et portez un masque. 

Évitez les centres commerciaux bondés, faites vos achats dans les heures creuses ou encore en ligne si vous le pouvez. 

Si vous devez absolument voyager, prenez vos précautions afin de réduire le plus possible les risques, pour vous et pour les autres. 

Dans les aéroports et les gares, en avion, dans le train et dans le bus, gardez vos distances et portez un masque. 

Gardez sur vous un flacon de gel hydroalcoolique ou lavez-vous souvent les mains à l’eau et au savon. 

Enfin, si vous ne vous sentez pas bien, ne voyagez pas. 

Même s’il n’est pas possible de passer des fêtes normales cette année, prévoyez de voir votre famille et vos amis quand vous pourrez le faire en toute sécurité. Le moment viendra où nous serons de nouveau en sécurité. C’est une question de temps. 

La pandémie prendra fin – et nous avons tous un rôle à jouer pour y mettre un terme. 

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Il faut aussi nous souvenir que, pour des millions de gens, la COVID-19 n’est qu’une menace sanitaire parmi d’autres. 

Demain, nous célébrons la Journée mondiale du sida. 

Le monde a fait d’incroyables progrès dans la lutte contre le VIH/sida au cours des dix dernières années. 

Les nouvelles infections à VIH ont reculé de 23 % depuis 2010 et les décès dus au sida ont chuté de 39 % au cours de cette période. 

Jamais le nombre de personnes sous traitement antirétroviral n’a été aussi élevé – 26 millions – mais cette progression marque le pas et aujourd’hui encore, 12 millions de personnes vivant avec le VIH n’ont aucun traitement. 12 millions, c’est beaucoup. 

Cette fracture compromet la réalisation de notre objectif consistant à mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030. 

La COVID-19 a eu de profondes répercussions sur les personnes vivant avec le VIH, comme cela a été également le cas pour de nombreuses autres maladies. 

Les données disponibles indiquent que les personnes vivant avec le VIH risquent davantage d’être atteintes d’une forme sévère de la COVID-19 et d’en mourir. 

Leur traitement a été perturbé, ce qui a majoré encore le risque. 

Dans une enquête menée plus tôt cette année, plus d’un quart des 127 pays interrogés ont fait état d’une rupture partielle dans le traitement antirétroviral des personnes séropositives pour le VIH. 

Cependant, grâce au soutien de l’OMS et à l’action des soignants et des agents communautaires, le nombre de pays signalant des perturbations dans la fourniture de services anti-VIH a reculé de près de 75 % depuis le mois de juin. C’est une bonne nouvelle. 

Seuls neuf pays font encore état de perturbations et seuls 12 indiquent que les stocks d’antirétroviraux sont dangereusement bas. 

Ces résultats sont principalement le fruit de l’application des recommandations de l’OMS par les pays, lesquels ont notamment fait passer la durée de prescription de ces médicaments de 3 à 6 mois afin que les patients n’aient plus à se rendre dans des établissements de santé. 

L’OMS travaille également en étroite collaboration avec les fabricants et les partenaires en vue d’assurer un approvisionnement adapté en traitements. 

Les pays sont aussi à l’origine de plusieurs adaptations et innovations qui se sont avérées efficaces pendant la pandémie de COVID-19. 

En Afrique, de nombreux pays ont mis en place leur système de dépistage de la COVID-19 en s’appuyant sur les infrastructures de laboratoire existantes pour le VIH et la tuberculose. 

En Thaïlande, le gouvernement a maintenu les services de prophylaxie préexposition ainsi que les téléconsultations de soutien pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. 

Enfin, de nombreux pays ont développé le recours aux autotests du VIH afin de faciliter l’auto-prise en charge et d’éviter aux patients de devoir se rendre dans des centres de consultation ou des hôpitaux. 

L’OMS invite instamment les pays à continuer d’utiliser ces innovations dans cette période de « nouvelle normalité » et à élargir l’accès au dépistage et au traitement pour tous ceux qui en ont besoin. 

Si la pandémie nous a bien appris quelque chose, c’est que, face à une urgence pressante de santé, le monde peut agir dans l’unité pour trouver de nouveaux moyens de vaincre. 

Pour de nombreuses personnes, la pandémie est source d’inquiétude, mais la situation actuelle laisse espérer qu’il est possible de vaincre la COVID-19 et le VIH. Les motifs d’espoir sont nombreux, en particulier avec l’arrivée des vaccins annoncés ces dernières semaines. 

L’OMS est convaincue que nous pouvons vaincre la pandémie au moyen des outils existants et des vaccins en développement. Le plus important est de garder espoir, mais aussi de faire preuve de solidarité pour agir dans l’unité. 

Je vous remercie.