Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS au point presse sur la COVID-19 – 7 décembre 2020

7 décembre 2020

Bonjour, bon après-midi ou bonsoir, 

La semaine dernière, j’ai parlé de l’importance du dépistage, qui est essentiel pour savoir où se trouve le virus. 

Mais il est également important de savoir où le virus a été, et combien de personnes ont pu être infectées sans présenter de symptômes ou sans avoir été diagnostiquées par un test. 

D’où l’importance des études de séroprévalence, qui permettent de rechercher des anticorps dans le sang des individus afin d’évaluer l’étendue de l’infection au sein de différentes populations. 

Des centaines d’études de séroprévalence ont été réalisées partout dans le monde. Les types de tests utilisés dans ce cadre varient, de même que leur qualité et les méthodes utilisées.  

Certaines suivent des personnes ou des populations dans le temps pour établir comment la réaction d’un individu à un anticorps ou la séroprévalence au sein des populations évolue au fil du temps. 

Malgré les limites de ces études, leurs résultats sont assez cohérents : ceux-ci nous révèlent que la majeure partie de la population mondiale demeure exposée à l’infection par le virus de la COVID-19. 

Nous sommes encore en train d’évaluer l’ampleur des réponses immunitaires au sein de différentes populations ainsi que la durée de cette réponse immunitaire. 

En janvier, l’OMS a lancé les études Unity, qui consistent en une action mondiale visant à normaliser les études sur la séroprévalence et l’utilisation des tests sérologiques. 

À ce jour, plus de 60 pays, dont plus de 40 pays à revenu faible ou intermédiaire, mènent une ou plusieurs de ces études en s’appuyant sur les protocoles de l’OMS. 

Nous apportons un soutien technique, financier et opérationnel à la réalisation de ces études et œuvrons au renforcement des capacités de recherche y relatives. 

En outre, nous continuons de travailler avec nos réseaux mondiaux pour en savoir plus sur la proportion de la population mondiale qui a été exposée au virus et sur la durée de l’immunité chez les personnes qui ont été infectées. 

Les études de séroprévalence peuvent nous aider à savoir combien de temps dure l’immunité contre l’infection naturelle, ce qui pourrait également nous aider à savoir combien de temps pourrait durer l’immunité contre la vaccination. 

Tandis que les pays prévoient de déployer des vaccins dans les semaines et les mois à venir, nous les invitons instamment à donner la priorité à la vaccination des personnes qui en ont le plus besoin, sur la base du Cadre de valeurs pour l’attribution des vaccins anti-COVID-19 et la détermination des groupes à vacciner en priorité élaboré par le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination. 

Ce cadre fournit des recommandations au sujet des priorités qu’il faudrait accorder en matière de vaccination et présente les valeurs qui sous-tendent ces recommandations.  

Il n’y a pas de décisions faciles. 

La vaccination du personnel soignant exposé à un risque élevé d’infection contribuera à les protéger et à protéger le système de santé.  

Les personnes les plus exposées à une maladie grave ou à un décès en raison de leur âge constituent également un groupe hautement prioritaire. En effet, les protéger permettra de réduire la prévalence des maladies graves et le nombre décès et d’alléger ainsi le fardeau pesant sur les systèmes de santé.  

Avec l’augmentation de l’offre, les prochains sur la liste des personnes prioritaires seraient notamment les personnes ayant un risque plus élevé de développer une maladie grave en raison de leurs problèmes de santé sous-jacents et les groupes marginalisés exposés à un risque plus élevé. 

Aux premiers stades du déploiement, lorsque seule une petite proportion de la population d’un pays est vaccinée, il est crucial que les États, les communautés et les individus continuent d’utiliser des outils de santé publique éprouvés. 

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Peu de temps après ma nomination au poste de Directeur général en 2017, nous avons analysé la situation financière de l’OMS et constaté que l’Organisation était trop dépendante d’une poignée de grands donateurs. 

En vue de réduire cette dépendance, nous avons annoncé en mai 2018 notre intention de créer une Fondation qui permettrait d'attirer des financements provenant de nouvelles sources. 

En mai de cette année, j’ai annoncé la création de la Fondation pour l’OMS, un nouvel organe indépendant qui permettra de financer les travaux de l’OMS à partir de sources auxquelles nous n’avons jamais eu accès auparavant. 

Aujourd’hui, la Fondation pour l’OMS a annoncé la nomination de son premier directeur général, Anil Soni, qui prendra ses fonctions dès le début de l’année prochaine. 

Anil Soni est un spécialiste de la santé mondiale qui a déjà travaillé dans les secteurs public, privé et sans but lucratif. Auparavant, il occupait la fonction de responsable des maladies infectieuses mondiales au sein de l’entreprise pharmaceutique Viatris. 

Il a également occupé des postes de direction au sein de l’Initiative Clinton pour l’accès à la santé et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. 

En aidant la Fondation pour l’OMS à atteindre l'objectif qu’elle s’est fixé, qui est de lever 1 milliard de dollars des États-Unis pour la santé mondiale au cours des trois prochaines années, Anil Soni jouera un rôle crucial à un moment crucial. 

La Fondation deviendra également un partenaire clé du Fonds de solidarité pour la riposte à la COVID-19, qui a jusqu’à présent recueilli 238 millions de dollars des États-Unis auprès de plus de 650 000 particuliers, entreprises et philanthropes. 

Je tiens à remercier la Fondation pour les Nations Unies et la Swiss Philanthropy Foundation d’avoir contribué à la réussite du Fonds de solidarité à ce jour. 

Je voudrais également féliciter Anil Soni ; nous nous réjouissons à l'idée de vivre cette nouvelle période très prometteuse et d’appliquer les solutions stratégiques pouvant apporter de meilleures ressources à l’OMS. 

Je vous remercie.