Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point presse sur la COVID-19 – 12 juillet 2021

12 juillet 2021
  • La semaine dernière a marqué la quatrième semaine consécutive de hausse des cas de COVID-19 dans le monde, des augmentations ayant été enregistrées dans toutes les Régions de l’OMS sauf une. Et après 10 semaines de recul, le nombre de décès repart à la hausse.
  • Le variant Delta se propage dans le monde entier à un rythme effréné, entraînant un nouveau pic de cas et de décès. Il est aujourd’hui présent dans plus de 104 pays et nous pensons qu’il sera bientôt la souche dominante de COVID-19 circulant dans le monde.
  • L’approvisionnement en vaccins est extrêmement inégal et inéquitable au niveau mondial. Ce week-end, les ministres des finances du G20 ont reconnu combien le financement de l’Accélérateur ACT était important pour que la distribution des tests, des traitements et des vaccins dans le monde soit équitable. J’espère que cela permettra de combler rapidement les 16 milliards de dollars de déficit de financements.
  • AstraZeneca est le premier laboratoire à avoir accordé des licences pour la fabrication de ses vaccins dans le monde entier dans le but d’augmenter rapidement la capacité de production. En plus de l’Europe, de l’Inde et de la Corée du Sud, j’ai le plaisir d’annoncer que deux autres sites de fabrication, au Japon et en Australie, ont reçu une autorisation d’utilisation d’urgence de l’OMS, ce qui porte à cinq le nombre de ces autorisations pour AstraZeneca. Nous appelons d’autres laboratoires à suivre cet exemple.

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Bonjour, bon après-midi et bonsoir.

La semaine dernière a marqué la quatrième semaine consécutive de hausse des cas de COVID-19 dans le monde, des augmentations ayant été enregistrées dans toutes les Régions de l’OMS sauf une.

Et après 10 semaines de recul, le nombre de décès repart à la hausse.

On continue à nous signaler, dans toutes les régions du monde, que les hôpitaux sont saturés.

Le variant Delta se propage dans le monde entier à un rythme effréné, entraînant un nouveau pic de cas et de décès.

Cependant, tout le monde n’est pas dans la même situation. Nous sommes au cœur d’une pandémie croissante à deux vitesses, où l’écart entre les riches et les pauvres au sein d’un même pays et d’un pays à l’autre ne cesse de se creuser.

Dans les endroits où la couverture vaccinale est élevée, le variant Delta se propage rapidement ; il touche essentiellement des personnes non protégées et vulnérables, et exerce à nouveau des pressions croissantes sur les systèmes de santé.

Pour les agents de santé qui mènent un combat titanesque depuis plus d’un an et sont confrontés à des listes d’attente sans précédent, l’augmentation des hospitalisations, à quelque niveau que ce soit, est un véritable défi pour eux comme pour leurs patients, mais aussi pour la capacité globale du système de santé.

Lorsque les pays lèvent les mesures sociales et de santé publique, ils doivent tenir compte des répercussions sur les agents et les systèmes de santé.

Dans les pays où la couverture vaccinale est faible, la situation est particulièrement préoccupante.

Le variant Delta et d’autres variants hautement transmissibles provoquent des vagues de cas catastrophiques, qui se traduisent par un nombre élevé d’hospitalisations et de décès.

Même les pays qui ont réussi à éviter les premières vagues du virus, grâce aux seules mesures de santé publique, sont aujourd’hui en proie à des flambées dévastatrices.

En particulier dans les pays à faible revenu, des agents de santé épuisés se battent pour sauver des vies malgré la pénurie d’équipements de protection individuelle, d’oxygène et de traitements.

Les vaccins à eux seuls n’ont jamais été la solution pour sortir de cette crise, mais la vague actuelle démontre une fois de plus leur grande efficacité pour lutter contre ce virus.

Le variant Delta est aujourd’hui présent dans plus de 104 pays et nous pensons qu’il sera bientôt la souche dominante de COVID-19 circulant dans le monde.

Le monde entier suit en temps réel l’évolution du virus de la COVID-19, dont la transmissibilité ne cesse de progresser.

Le message que je souhaite faire passer aujourd’hui est que nous sommes confrontés à une urgence de santé publique qui s’aggrave et qui menace davantage les vies, les moyens de subsistance et une reprise économique mondiale solide.

La situation est assurément pire là où les vaccins font défaut, mais la pandémie n’est terminée nulle part.

La stratégie collective actuelle me fait penser à une unité de pompiers luttant contre un incendie de forêt.

Asperger d’eau une partie de la zone peut certes éteindre les flammes à un endroit, mais tant que l’incendie couve quelque part, les étincelles finiront par se propager et former un foyer ardent.

Tous les pays du monde devraient s’unir pour éteindre ce brasier pandémique partout.

L’approvisionnement en vaccins est extrêmement inégal et inéquitable au niveau mondial.

Certains pays et régions commandent actuellement des millions de doses de rappel, alors que d’autres n’ont pas encore pu vacciner leurs agents de santé et leurs populations les plus vulnérables.

Je vous pose la question : qui enverrait des pompiers combattre un incendie sans aucune protection ?

Qui sont les plus exposés aux flammes de cette pandémie ?

Les agents de santé en première ligne, les personnes âgées et les personnes vulnérables.

Nous choisissons sciemment en ce moment de ne pas protéger ceux qui en ont le plus besoin : nos pompiers.

Actuellement, les données nous montrent que la vaccination offre une immunité durable contre les formes graves et mortelles de la COVID-19.

La priorité doit maintenant être de vacciner ceux qui n’ont encore reçu aucune dose et qui ne sont pas protégés.

Au lieu de privilégier la fourniture de doses de rappel aux pays dont la population bénéficie d’une couverture vaccinale relativement élevée, Moderna et Pfizer doivent tout mettre en œuvre pour approvisionner le Mécanisme COVAX, l’Équipe spéciale pour l’acquisition de vaccins en Afrique et les pays à revenu faible ou intermédiaire, dont la couverture vaccinale reste très faible.

Ce week-end, les ministres des finances du G20 ont reconnu combien le financement de l’Accélérateur ACT était important pour que la distribution des tests, des traitements et des vaccins dans le monde soit équitable. J’espère que cela permettra de combler rapidement les 16 milliards de dollars de déficit de financements.

Des dizaines de millions de dons de doses commencent à arriver, mais il nous en faut davantage et plus vite.

De nouveaux centres de fabrication de vaccins doivent être mis en place de façon accélérée, résolue et sans regrets.

Pour activer le processus, les entreprises pharmaceutiques doivent partager leurs licences, leur savoir-faire et leur technologie.

AstraZeneca a été le premier laboratoire à accorder des licences pour ses vaccins dans le monde entier afin d’augmenter rapidement la capacité de production.

En plus de l’Europe, de l’Inde et de la République de Corée, j’ai le plaisir d’annoncer que deux autres sites de fabrication, au Japon et en Australie, ont reçu une autorisation d’utilisation d’urgence de l’OMS, ce qui porte à cinq le nombre de ces autorisations pour AstraZeneca.

Le Mécanisme COVAX peut ainsi acheter des vaccins auprès de ces nouveaux sites de production et les pays approuver plus rapidement l’importation et le déploiement de vaccins.

Nous appelons d’autres laboratoires à suivre cet exemple.

Des milliers de personnes meurent encore chaque jour et cela justifie une action urgente.

Je discuterai de la détérioration de la situation mercredi lors de la réunion du Comité d’urgence du RSI.

Et la semaine prochaine, l’Organisation mondiale de la Santé et l’Organisation mondiale du commerce inviteront des dirigeants des secteurs public et privé à lutter contre la pénurie et les inégalités en matière de vaccins et d’autres outils de santé.

Plus question de vacciner les pays à faible revenu en 2023 ou en 2024.

L’heure n’est pas au relâchement, nous voulons que les progrès accomplis soient mis à profit et que des mesures soient prises pour intensifier la fourniture et le partage des outils de santé qui sauvent des vies.

Tarik, vous avez la parole.