Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point presse sur la COVID-19 – 18 janvier 2022

18 janvier 2022

Bonjour, bon après-midi et bonsoir, 

L’éruption volcanique près des Tonga et le tsunami qui a suivi appellent une réponse urgente. 

Alors même que les télécommunications sont interrompues, l’OMS s’est rendue sur place aux Tonga pour participer à la coordination des interventions en transmettant les informations entre les organisations du système des Nations Unies, les partenaires humanitaires et le gouvernement des Tonga. 

On continue de recueillir des informations sur l’ampleur des destructions. Quoi qu’il en soit, l’OMS fera tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir la population et le gouvernement des Tonga. 

Je me suis moi-même rendu dans ce pays en 2019. Je suis conscient de la vulnérabilité de ce pays aux catastrophes naturelles et à la crise climatique, mais aussi de la résilience et de la faculté d’adaptation de ses habitants.  

Nous ferons tout notre possible pour soutenir les Tonga. 

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La vague Omicron continue à déferler sur le monde. 

La semaine dernière, plus de 18 millions de cas ont été signalés. 

Le nombre de décès reste stable pour le moment, mais nous sommes inquiets de l’impact d’Omicron sur des agents de santé déjà épuisés et des systèmes de santé surchargés. 

Dans certains pays, le nombre de cas semble avoir atteint le pic, ce qui laisse espérer que le pire est derrière nous, mais aucun pays n’est encore sorti d’affaire. 

Je reste particulièrement préoccupé par le grand nombre de pays qui affichent de faibles taux de vaccination, car les individus non vaccinés courent un risque beaucoup plus grand de développer une forme grave et de décéder. 

Omicron est peut-être moins grave, en moyenne bien sûr, mais le discours selon lequel il s’agit d’une maladie bénigne est trompeur, porte atteinte à la riposte globale et coûte davantage de vies.  

Ne vous y trompez pas, Omicron provoque des hospitalisations et des décès, et même les cas moins graves inondent les établissements de santé. 

Le virus circule bien trop intensément et il reste encore beaucoup de personnes vulnérables. 

Pour de nombreux pays, les prochaines semaines seront vraiment critiques pour les agents et les systèmes de santé. 

Je demande instamment à chacun de faire de son mieux pour réduire le risque d’infection afin de soulager les pressions qui pèsent sur le système. 

Ce n’est pas le moment d’abandonner et d’agiter le drapeau blanc. 

Nous pouvons encore réduire considérablement l’impact de la vague actuelle en partageant et en utilisant efficacement les outils de santé et en mettant en œuvre les mesures sociales et les mesures de santé publique dont nous savons qu’elles fonctionnent.  

Je suis fier que le Mécanisme COVAX ait livré sa milliardième dose au cours du week-end. 

Il est certain que ce n’est pas suffisant et nous devons en faire davantage. 

À l’heure d’Omicron, il est plus important que jamais que les vaccins parviennent aux non-vaccinés. 

Les vaccins sont peut-être moins efficaces pour prévenir l’infection et la transmission d’Omicron qu’ils ne l’étaient pour les variants précédents, mais ils restent extrêmement efficaces pour éviter les formes graves et les décès. 

C’est essentiel pour éviter que les hôpitaux ne soient submergés. 

Nous avons pu identifier les nouveaux variants comme Omicron et l’évolution du virus en temps réel grâce aux efforts de milliers de scientifiques et d’experts dans le monde entier. 

Plus de 7 millions de séquences génomiques complètes provenant de 180 pays ont désormais été soumises à la GISAID, créée au départ pour surveiller la grippe. 

Cette pandémie est loin d’être terminée et, avec la forte croissance d’Omicron au niveau mondial, de nouveaux variants sont susceptibles d’apparaître, c’est pourquoi le suivi et l’évaluation restent essentiels. 

On est en train de mettre au point de nouvelles formulations de vaccins et d’évaluer leur efficacité contre Omicron et d’autres souches. 

Je crains que si nous ne changeons pas le modèle actuel, nous n’entrions dans une deuxième phase, encore plus destructrice, d’inégalité vaccinale. 

Nous devons nous assurer que nous partageons équitablement les vaccins existants et que nous favorisons la production distribuée dans le monde entier.  

Nous ne pourrons vaincre ce virus que si nous travaillons ensemble et partageons équitablement les outils de santé. C’est aussi simple que cela. 

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Vendredi, l’OMS a recommandé deux nouveaux traitements contre la COVID-19, sur la base des données de sept essais, ce qui accroît encore l’arsenal d’outils utilisés pour lutter contre les formes graves et les décès : un médicament contre la polyarthrite rhumatoïde appelé baricitinib et un anticorps monoclonal appelé sotrovimab. 

Une fois encore, les prix élevés et l’offre restreinte en limitent l’accès. 

L’OMS travaille avec ses partenaires de l’Accélérateur ACT pour négocier des prix plus bas avec les fabricants et s’assurer que les pays à revenu faible ou intermédiaire pourront s’approvisionner. 

Nous invitons instamment les fabricants à utiliser le Groupement d’accès aux technologies contre la COVID-19 de l’OMS pour partager la technologie, le savoir-faire et l’octroi volontaire de licences afin que la capacité de production augmente au niveau mondial, ce qui permettrait de sauver le plus de vies.

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Les lignes directrices de l’OMS pour la prise en charge clinique de la COVID-19 sont essentielles car elles permettent aux décideurs et aux agents de santé d’accéder aux toutes dernières informations sur la meilleure façon de traiter les patients atteints de la COVID-19. 

Le partage des données cliniques reste indispensable pour que l’OMS puisse produire des preuves scientifiques actualisées concernant Omicron. 

L’OMS invite tous les États Membres, établissements de santé et réseaux de recherche à contribuer volontairement à la plateforme clinique mondiale COVID-19, qui est accessible sur le site Web de l’OMS.

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La semaine prochaine, le Conseil exécutif de l’OMS, qui est composé de 34 États Membres, se réunira pour examiner les problèmes mondiaux dans le domaine de la santé. 

La pandémie restera au premier plan, en particulier les solutions permettant de partager plus efficacement les tests, les traitements et les vaccins de manière équitable et d’atteindre l’objectif de 70 % de couverture vaccinale d’ici juillet 2022. 

Cependant, la pandémie a également des effets dévastateurs sur d’autres problèmes de santé et les États Membres discuteront des options qui nous permettront d’enrayer les reculs qu’elle entraîne et de nous redresser ensemble. 

L’OMS s’efforcera de faire avancer les négociations relatives à un accord sur la pandémie, ainsi que la question d’un financement durable. 

Si nous voulons réellement renforcer les systèmes de santé, nous préparer aux futures pandémies et relever la multitude de problèmes de santé auxquels nous sommes collectivement confrontés dans un monde en plein réchauffement, l’OMS et l’ensemble de l’infrastructure sanitaire mondiale devront être financées de manière durable.                       

Les rapports du Conseil mondial de suivi de la préparation, du Groupe indépendant sur la préparation et la riposte à la pandémie et du Comité d’examen sur le rôle du Règlement sanitaire international (2005) reconnaissent tous la nécessité d’un financement prévisible et durable à tous les niveaux de l’Organisation. 

Nous n’avons pas besoin de rapports ou de discours supplémentaires, le moment est venu de mettre en place un financement adapté aux défis sanitaires de notre époque. 

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Ce mois-ci est consacré à la sensibilisation au cancer du col de l’utérus et je suis heureux de constater que des actions et des campagnes de sensibilisation sont menées. 

Hier, la Serbie a annoncé qu’elle introduirait cette année la vaccination contre le papillomavirus humain, ou HPV, l’agent pathogène responsable de 99 % des cancers du col de l’utérus. 

La Serbie va rejoindre les 116 pays du monde entier qui vaccinent déjà contre ce virus. 

Et ma sœur, la princesse Dina Mired, qui est membre du groupe d’experts de l’OMS pour l’élimination du cancer du col de l’utérus, a saisi l’occasion de l’anniversaire de la stratégie mondiale de l’OMS pour appeler à une approche globale de la vaccination, du dépistage et du traitement. 

Elle a conclu à juste titre que l’élimination du cancer du col de l’utérus est un objectif à la fois réalisable et économiquement judicieux. 

Christian, c’est à vous. 

Je vous remercie.