Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point presse sur la COVID-19 - 18 juin 2021

18 juin 2021

Bonjour, bon après-midi ou bonsoir, 

Le Gouvernement guinéen devrait annoncer demain la fin de la flambée de maladie à virus Ebola en Guinée. 

Je tiens à adresser mes félicitations à la Guinée et aux agents de santé qui ont contribué à endiguer la flambée au péril de leur vie. 

Je remercie également nos partenaires qui nous ont apporté un soutien financier et technique. 

Comme vous le savez, la Guinée a été l’un des trois pays touchés par la flambée dévastatrice de maladie à virus Ebola qui a sévi en Afrique de l’Ouest en 2014 et en 2015. 

Grâce aux enseignements tirés de cette situation et aux nouveaux outils disponibles, dont les vaccins, la Guinée a réussi à endiguer la flambée en quatre mois seulement et à empêcher sa propagation au-delà de ses frontières. 

Près de 11 000 personnes ont été vaccinées contre la maladie à virus Ebola. 

Mais beaucoup reste à faire. Nous devons continuer à aider les personnes guéries et à veiller sur leur santé, sans les stigmatiser. 

Nos équipes finalisent également un plan de résilience post-épidémie de 90 jours pour aider les autorités sanitaires, les agents de santé et les communautés au niveau local. 

Ce succès montre comment une flambée peut être maîtrisée grâce, à la fois, à la participation communautaire, à des mesures de santé publique efficaces et à l’utilisation équitable des vaccins. 

La COVID-19 est une maladie différente, qui se propage plus facilement que la maladie à virus Ebola, mais l’approche est la même. 

Et pourtant, alors que la COVID-19 sévit depuis 18 mois, l’application inefficace des mesures sociales et de santé publique, les contacts sociaux accrus et les inégalités en matière de vaccins continuent de donner au SARS-CoV-2 la possibilité de muter, de se propager et de tuer. 

L’incapacité à partager équitablement les vaccins au niveau mondial alimente une pandémie à deux vitesses qui fait maintenant des ravages parmi les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. 

Dans chaque région, des pays sont maintenant confrontés à une forte augmentation du nombre de cas et de décès. 

Dans de nombreux pays d’Amérique latine, l’épidémie progresse rapidement, tandis que dans d’autres elle stagne à un niveau élevé. 

En Afrique, le nombre de cas a augmenté de 52 % la semaine dernière, et le nombre de décès a augmenté de 32 %. 

Et la situation devrait empirer. 

En Afrique, moins de 1 % de la population a été vaccinée. 

Les dons de vaccins l’année prochaine arriveront beaucoup trop tard pour ceux qui meurent, qui contractent la maladie ou qui sont exposés au risque aujourd’hui. 

Nous avons pour objectif que, dans chaque pays, au moins 10 % de la population soient vaccinés d’ici à septembre, au moins 40 % d’ici à la fin de l’année et 70 % d’ici à la fin du premier semestre de l’année prochaine. 

Ce sont les étapes cruciales que nous devons franchir ensemble pour mettre fin à la pandémie. 

Plus de la moitié des pays à revenu élevé ou intermédiaire de la tranche supérieure ont maintenant administré suffisamment de doses pour qu’au moins 20 % de leur population soient totalement vaccinés. Seulement trois des 79 pays à revenu faible ou intermédiaire de la tranche inférieure ont atteint le même niveau. 

Nous remercions infiniment le G7 et les autres entités qui ont annoncé des dons de vaccins. Et nous remercions les pays, dont les États-Unis d’Amérique, qui se sont engagés à donner des doses en juin et en juillet. 

Nous exhortons les autres à faire de même. Nous avons besoin de dons de vaccins immédiatement pour sauver des vies. 

L’OMS continuera d’aider les pays à appliquer des mesures sociales et de santé publique pour assurer la sécurité des personnes. 

Et nous continuons d’aider les pays à préparer leurs systèmes et leurs plans pour déployer les vaccins une fois qu’ils en disposent. 

Mais nous n’avons pas la maîtrise de l’approvisionnement mondial en vaccins. Ce sont les pays et les entreprises qui l’ont et ils doivent produire plus et partager davantage afin d’atteindre les objectifs mondiaux fixés par l’OMS. 

Nous continuons d’étudier toutes les possibilités d’accroître la production de vaccins, en particulier en Afrique, et nous vous en dirons plus à ce sujet lundi. 

Et alors que nous continuons de riposter à la pandémie de COVID-19, nos activités ordinaires se poursuivent, dans tous les domaines de la santé. 

Cette semaine, nous avons ouvert un nouveau bureau de pays au Koweït et publié un nouveau guide pratique sur la prévention du suicide, et nous avons présenté hier l’examen mondial des données sur la santé et les migrations. 

Les réfugiés et les migrants sont parmi les personnes les plus vulnérables dans le monde, et présentent plusieurs problèmes de santé physique et mentale. 

Et pourtant, les données sur la santé des réfugiés et des migrants sont rares et doivent être améliorées pour étayer les décisions politiques les plus judicieuses. 

Le nouvel examen mondial des données sur la santé et les migrations de l’OMS permettra d’établir des normes fondées sur des données factuelles pour combler les lacunes en matière de données et étayer les orientations et stratégies mondiales visant à améliorer la santé des réfugiés et des migrants. 

C’est un autre type d’action que l’OMS mène pour remplir sa mission de promouvoir la santé, de préserver la sécurité mondiale et de servir les populations vulnérables. 

Tarik, c’est à vous.