- En Afrique, les décès ont augmenté de 80 % au cours des quatre dernières semaines. Une grande partie de cette augmentation est due au variant Delta, hautement transmissible, qui a désormais été détecté dans au moins 132 pays.
- L’OMS aide les pays en mettant à disposition de l’oxygène et en leur donnant des orientations pour mieux détecter les variants. De plus, nous continuons à collaborer chaque jour avec nos réseaux mondiaux d’experts pour comprendre pourquoi le variant Delta se propage si facilement.
- Aujourd’hui, nous franchissons une nouvelle étape avec la signature d’une lettre d’intention stipulant les conditions de collaboration entre les partenaires du centre de transfert de technologies : l’OMS ; le Medicines Patent Pool ; Afrigen Biologics ; le Biologicals and Vaccines Institute of Southern Africa ; le South African Medical Research Council et les Centres africains de prévention et de contrôle des maladies.
- L’objectif de l’OMS reste d’aider chaque pays à vacciner au moins 10 % de sa population d’ici à la fin du mois de septembre, puis de porter ce chiffre à au moins 40 % d’ici la fin de l’année et 70 % d’ici au milieu de l’année prochaine. Moins de 2% de toutes les doses administrées dans le monde l’ont été en Afrique. Seulement 1,5% de la population du continent est entièrement vaccinée.
- Face à la flambée due au variant Delta, le Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 lance l’Initiative ACT pour une action rapide face au variant Delta – appelée aussi RADAR – lançant un appel à débloquer d’urgence 7,7 milliards USD pour les tests, les traitements et les vaccins.
- Parallèlement, nous aurons besoin d’un financement supplémentaire cette année pour que COVAX exerce ses options d’achat de vaccins pour 2022.
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Bonjour, bon après-midi et bonsoir.
Plus tôt cette semaine, j’ai eu l’honneur de me rendre à Bahreïn et au Koweït, où l’OMS a ouvert ses deux nouveaux bureaux de pays.
J’ai également pu visiter plusieurs structures mises en place pour riposter à la COVID-19 et j’ai été très favorablement impressionné par l’approche novatrice et globale adoptée.
Nous disposons maintenant de 152 bureaux de pays à travers le monde. Placés au cœur de l’action de l’OMS, leur vocation est d’aider les pays à renforcer les systèmes de santé et à améliorer la santé de leurs populations.
Avant cela, j’ai eu l’honneur d’être invité à Tokyo pour m’adresser au Comité international olympique.
Je suis allé répondre à une question que l’on me pose souvent : quand la pandémie prendra-t-elle fin ?
Ma réponse a été que la pandémie prendra fin lorsque le monde en fera le choix. La solution est entre nos mains.
Nous avons tous les outils nécessaires : nous pouvons prévenir la maladie, nous pouvons la détecter au moyen de tests et nous pouvons la traiter.
Et pourtant, depuis notre dernière conférence de presse, les cas comme les décès ont continué d’augmenter.
Près de 4 millions de cas ont été signalés à l’OMS la semaine dernière et, si les tendances actuelles se confirment, le nombre total de cas devrait dépasser les 200 millions dans les deux prochaines semaines. Et nous savons que ce chiffre est sous-estimé.
En moyenne, dans cinq des six Régions de l’OMS, les infections ont augmenté de 80 %, ou presque doublé, au cours des quatre dernières semaines.
En Afrique, les décès ont augmenté de 80 % dans la même période.
Une grande partie de cette augmentation est due au variant Delta, hautement transmissible, qui a désormais été détecté dans au moins 132 pays.
L’OMS a averti que, depuis le premier jour, le virus à l’origine de la COVID-19 ne cesse d’évoluer. Jusqu’à présent, quatre variants préoccupants sont apparus et il y en aura d’autres encore tant que le virus continuera de se propager.
Cette hausse est également due à l’augmentation des contacts sociaux et de la mobilité, au recours incohérent aux mesures de santé publique et sociales et à l’utilisation inéquitable des vaccins.
Les gains durement acquis sont menacés, voire ont été effacés, et les systèmes de santé de nombreux pays sont débordés.
L’augmentation du nombre d’infections crée une pénurie de traitements et en particulier d’oxygène, dont on connaît le rôle vital.
Dans vingt-neuf pays, les besoins en oxygène sont élevés et en hausse, et de nombreux pays détiennent des stocks insuffisants de matériel de base pour protéger les agents de santé de première ligne.
Parallèlement, la part de la population testée dans les pays à faible revenu représente moins de 2 pour cent des chiffres observés dans les pays à revenu élevé, ce qui rend impossible de localiser les poches de la maladie et de déterminer comment elle évolue.
Si la part de la population testée n’augmente pas dans les différents pays du monde, nous serons incapables de combattre la maladie en première ligne, ni d’atténuer le risque d’apparition de nouveaux variants plus dangereux.
L’OMS aide les pays en mettant à disposition de l’oxygène et en leur donnant des orientations pour mieux détecter les variants. De plus, nous continuons à collaborer chaque jour avec nos réseaux mondiaux d’experts pour comprendre pourquoi le variant Delta se propage si facilement.
Mais il nous faut aller plus loin.
Nous devons renforcer la surveillance.
Nous devons renforcer nos stratégies pour les tests afin de repérer plus efficacement les zones où le virus est présent, d’établir là où les interventions de santé publique sont les plus nécessaires, d’isoler les cas et de réduire la transmission.
Nous devons faire en sorte que les patients bénéficient de soins cliniques précoces, assurés par un personnel qualifié et protégé, et disposer de plus de ressources en oxygène pour traiter les formes graves de la maladie et sauver des vies.
Nous avons besoin de soignants bien formés et correctement protégés , de systèmes pour assurer les services et d’outils pour sauver des vies.
Nous devons amplifier les efforts de recherche-développement pour que les tests, les traitements, les vaccins et les autres outils restent efficaces contre le variant Delta et les autres variants émergents.
Et, bien sûr, nous avons besoin de plus de vaccins.
Le mois dernier, nous avons annoncé la mise en place d’un centre de transfert de technologies pour les vaccins à ARNm en Afrique du Sud, dans le cadre de nos efforts visant à augmenter la production de vaccins.
Aujourd’hui, nous franchissons une nouvelle étape avec la signature d’une lettre d’intention stipulant les conditions de collaboration entre les partenaires du centre : l’OMS ; le Medicines Patent Pool ; Afrigen Biologics ; le Biologicals and Vaccines Institute of Southern Africa ; le South African Medical Research Council et les Centres africains de prévention et de contrôle des maladies.
L’objectif de l’OMS reste d’aider chaque pays à vacciner au moins 10 % de sa population d’ici à la fin du mois de septembre, puis de porter ce chiffre à au moins 40 % d’ici la fin de l’année et 70 % d’ici le milieu de l’année prochaine.
Nous sommes loin d’avoir atteint ces objectifs.
Jusqu’à présent, un peu plus de la moitié des pays ont complètement vacciné 10 % de leur population, moins d’un quart des pays en ont vacciné 40 % et seulement 3 pays en ont vacciné 70 %.
Il y a près d’un an, l’OMS a commencé à s’inquiéter de la menace du « nationalisme vaccinal ».
Lors d’une conférence de presse en novembre, nous avons mis en garde contre le risque que les personnes démunies à travers le monde soient « piétinées dans la ruée vers les vaccins ».
Et lors de la réunion du Conseil exécutif de l’OMS en janvier de cette année, nous avons dit que le monde était au bord d’un « échec moral catastrophique ».
Malgré tout cela, la distribution mondiale des vaccins reste injuste.
Toutes les Régions sont aujourd’hui menacées, mais aucune plus que l’Afrique.
Si les tendances actuelles se confirment, près de 70 % des pays africains n’atteindront pas l’objectif consistant à vacciner 10 % de leur population d’ici à la fin du mois de septembre.
Environ 3,5 à 4 millions de doses sont administrées chaque semaine sur le continent, mais pour atteindre l’objectif fixé pour septembre, ce chiffre devrait être porté à au moins 21 millions de doses par semaine.
De nombreux pays africains se sont bien préparés au déploiement des vaccins, mais ceux-ci ne leur ont pas été livrés.
Moins de 2 % de toutes les doses administrées dans le monde l’ont été en Afrique. Seulement 1,5 % de la population du continent est entièrement vaccinée.
Ce problème est très grave et entrave notre volonté d’agir contre cette pandémie et d’y mettre fin.
Face à la flambée due au variant Delta, le Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 lance l’Initiative ACT pour une action rapide face au variant Delta – appelée aussi RADAR – lançant un appel à débloquer d’urgence 7,7 milliards USD pour les tests, les traitements et les vaccins.
Parallèlement, nous aurons besoin d’un financement supplémentaire cette année pour que le COVAX exerce ses options d’achat de vaccins pour 2022.
Cet investissement ne représente qu’une infime partie du montant que les gouvernements consacrent à la lutte contre la COVID-19.
La question n’est pas de savoir si le monde peut se permettre de faire ces investissements ; il s’agit de savoir s’il peut se permettre de ne pas les engager.
Tarik, c’est à vous.