Allocution liminaire du Directeur général de l’OMS lors du point presse sur la COVID- 19 – 8 mars 2021

8 mars 2021
  • Le 30 janvier de l’année dernière, j’ai déclaré que la propagation du nouveau coronavirus constituait une urgence de santé publique de portée internationale. À ce moment-là, en dehors de la Chine, il y avait moins de 100 cas de COVID-19, et aucun décès. Je souhaite être très clair : une urgence de santé publique de portée internationale est le plus haut niveau d’alerte selon le droit international.  
  • C’est aujourd’hui la Journée internationale des femmes. À bien des égards, les femmes ont souffert de manière disproportionnée de la pandémie. Mais les femmes ont également été à l’avant-garde de la riposte. C’est pourquoi, en février, l’OMS a lancé l’initiative sur la place des femmes dans le secteur de la santé et des soins, afin d’accroître la proportion de femmes aux postes de direction dans le secteur de la santé et des soins.
  • À l’occasion de la Journée internationale des femmes, l’OMS lance aujourd’hui une nouvelle initiative mondiale pour lutter contre le cancer du sein, en vue de réduire la mortalité due à cette maladie de 2,5 % chaque année jusqu’en 2040, et de sauver ainsi 2,5 millions de vies.

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Bonjour, bon après-midi et bonsoir.

Le 30 janvier de l’année dernière, j’ai déclaré que la propagation du nouveau coronavirus constituait une urgence de santé publique de portée internationale.

À ce moment-là, en dehors de la Chine, il y avait moins de 100 cas de COVID-19, et aucun décès.

Je souhaite être très clair : une urgence de santé publique de portée internationale est le plus haut niveau d’alerte selon le droit international.

Au cours des jours et des semaines qui ont suivi, nous avons continué à sonner l’alerte haut et fort, et nous avons continué à donner aux pays les stratégies, les orientations et les outils dont ils avaient besoin pour se préparer à la propagation de ce nouveau virus, la prévenir, la détecter et réagir.

Le 5 février, nous avons commencé nos conférences de presse quotidiennes, pour informer le monde des risques que ce nouveau virus représentait et des mesures que les gouvernements et les individus devaient prendre pour se protéger.

Nous avons continué d’avertir le monde qu'il fallait agir sans tarder pour se préparer et prévenir une pandémie potentielle.

L’une des choses qu’il nous faudra encore comprendre, c’est pourquoi certains pays ont réagi face à ces avertissements, tandis que d’autres ont été plus lents à le faire.

Au cours des semaines suivantes, le nombre de pays touchés et le nombre de cas dans le monde ont rapidement augmenté, ce qui nous a amené à qualifier la COVID-19 de pandémie le 11 mars de l’année dernière.

Mais nous devons être clairs sur le fait que ce n’est pas à ce moment-là que nous avons lancé l’alerte maximale. C’était le 30 janvier.

À l’heure actuelle, l’objectif principal de l'OMS est d’aider tous les pays à mettre fin à la pandémie, notamment grâce aux vaccins et aux mesures de santé publique qui ont été le nerf de la riposte depuis 15 mois.

Nous avons parcouru un long chemin, nous avons beaucoup souffert, et nous avons perdu tant d'êtres chers. Nous ne pouvons pas – nous ne devons pas – dilapider les progrès que nous avons réalisés.

Nous disposons des outils nécessaires pour maîtriser la pandémie, mais nous ne pouvons le faire que si nous les utilisons de façon cohérente et équitable.

La science, les solutions et la solidarité restent notre fil conducteur. Il n’y a pas d'autre voie.

===

Comme vous le savez, c’est aujourd’hui la Journée internationale des femmes.

À bien des égards, les femmes ont souffert de manière disproportionnée de la pandémie.

Nous avons constaté une augmentation épouvantable de la violence à l’égard des femmes et une réduction de l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive.

En termes relatifs, les pertes d’emploi ont été plus élevées chez les femmes que chez les hommes.

Les femmes ont également supporté une charge de travail supplémentaire et disproportionnée en prodiguant les soins aux enfants et aux personnes âgées.

Mais les femmes ont également été à l’avant-garde de la riposte.

Environ 70 % de l'ensemble des agents de santé dans le monde sont des femmes, et elles ont joué un rôle clé en assurant les soins et en sauvant des vies humaines.

Mais bien qu’elles constituent la majorité des personnels de santé dans le monde, les femmes n’occupent que 25 % des postes de direction dans le secteur de la santé.

C’est pourquoi, en février, l’OMS a lancé l’initiative sur la place des femmes dans le secteur de la santé et des soins, afin d’accroître la proportion de femmes aux postes de direction dans le secteur de la santé et des soins ;

de promouvoir l’égalité salariale ;

de protéger les femmes travaillant dans le secteur de la santé et des soins contre le harcèlement sexuel et la violence au travail ;

et de garantir des conditions de travail sûres et décentes aux femmes de ce secteur, y compris l’accès aux équipements de protection individuelle et aux vaccins contre la COVID-19.

Pour en savoir plus sur l’initiative, je suis ravi d’accueillir aujourd’hui la Dre Roopa Dhatt, Directrice exécutive de Women in Global Health.

Roopa, soyez la bienvenue, je vous remercie de vous joindre à nous aujourd’hui. Vous avez la parole.

[La Dre Dhatt s'adresse aux médias]

Merci beaucoup Roopa, et nous sommes impatients de poursuivre notre partenariat pour garantir que les femmes du monde entier obtiennent les opportunités, la reconnaissance et les conditions de travail sûres et dignes qu’elles méritent, et j’espère que le mémorandum d'accord que nous avons signé avec votre organisation nous permettra de progresser.

Partout dans le monde, des scientifiques femmes dirigent la recherche et la riposte dans de nombreux domaines de la santé.

Un nouveau recueil, « Women in Science », compilé par le Programme spécial de recherche et de formation concernant les maladies tropicales, basé à l’OMS, célèbre 15 scientifiques femmes travaillant en Afrique, en Amérique latine et en Asie.

Aujourd’hui, je suis ravi d’être rejoint par deux femmes qui ont créé deux des vaccins anti-COVID-19 actuellement en cours de déploiement à l’échelle mondiale : la Professeure Sarah Gilbert de l’Université d’Oxford, qui a mis au point le vaccin Oxford-AstraZeneca ; et la Dre Özlem Türeci, co-fondatrice et médecin en cheffe de BioNTech, qui a mis au point le vaccin BioNTech-Pfizer.

Professeure Gilbert et Dre Türeci, c’est un honneur de vous avoir toutes les deux avec nous aujourd’hui. Félicitations à vous deux pour votre travail de pionnières, et au nom du monde entier, merci pour les vaccins qui sont maintenant source d’espoir pour tant de gens. Professeure Gilbert, vous avez la parole.

[La Professeure Gilbert s'adresse aux médias]

Merci beaucoup Professeure Gilbert. Dre Türeci, c'est à vous.

[La Dre Türeci s'adresse aux médias]

Merci beaucoup, Dre Türeci, et merci encore une fois à vous et à la Professeure Gilbert pour vos remarquables contributions.

À l’occasion de la Journée internationale des femmes, l’OMS lance aujourd’hui une nouvelle initiative mondiale pour lutter contre le cancer du sein, en vue de réduire la mortalité due au cancer du sein de 2,5 % chaque année jusqu’en 2040, et de sauver ainsi 2,5 millions de vies.

Le cancer du sein a maintenant dépassé le cancer du poumon en tant que cancer le plus diagnostiqué au monde.

La survie cinq ans après le diagnostic dépasse désormais 80 % dans la plupart des pays à revenu élevé, mais les taux de survie sont beaucoup plus faibles dans les pays à faible revenu. Nous pouvons faire beaucoup pour sauver la vie de ces femmes.

Et enfin, comme vous le savez, notre travail à l’OMS ne serait pas possible sans nos propres femmes extraordinaires, y compris celles que vous voyez ici aujourd’hui – Ana Maria, Kate, Maria, Mariângela, Soumya et Sylvie – et des milliers d’autres que vous ne voyez pas, et qui travaillent partout dans le monde.

À vous toutes nos collègues femmes, je tiens à dire merci pour tout ce que vous faites chaque jour pour promouvoir la santé, préserver la sécurité mondiale et servir les populations vulnérables.

Christian, c’est à vous.