Réunion d’information pour les missions diplomatiques sur la COVID-19  ̶  2 avril 2020

2 avril 2020

Bonjour,‎

J’aimerais commencer par remercier les États Membres pour la ‎réunion de la semaine dernière. ‎

Entendre la Chine, le Japon, la République de Corée et Singapour ‎parler de leur expérience et des enseignements qu’ils en ont tiré ‎était réconfortant. ‎

Nous prévoyons de tenir une autre réunion de ce type dans ‎quelques semaines, lorsque nous aurons encore plus de données ‎d’expérience à partager, venant d’Europe et d’ailleurs.‎

Comme je l’ai dit lors de la conférence de presse d’hier, il s’agit ‎d’un virus nouveau, et de la première pandémie causée par un ‎coronavirus – deux premières donc.‎

Nous apprenons au fur et à mesure, en examinant les données ‎probantes et en adaptant nos recommandations si nécessaire.‎

Dans les prochaines 24 ou 48 heures, nous atteindrons plus d’un ‎million de cas confirmés de COVID-19 dans le monde, et 50 000 ‎décès. ‎

Ce virus, qui nous était inconnu il y a trois mois, a mis en ‎évidence les faiblesses et les inégalités de nos systèmes de santé ‎et de nos sociétés, notre manque de préparation, et les ‎insuffisances de nos chaînes d’approvisionnement et d’autres ‎systèmes essentiels. ‎

Nous devons préparer nos systèmes de santé à de très nombreux ‎cas, tout en maintenant les services de santé essentiels.‎

Nous savons que lorsque les systèmes de santé sont submergés, ‎la mortalité due aux maladies évitables par la vaccination et aux ‎autres affections pouvant être traitées augmente de façon ‎dramatique.‎

Les défaillances dans les soins essentiels peuvent entraîner un ‎nombre beaucoup plus grand de décès que le coronavirus lui-‎même.‎
L’OMS a récemment publié des orientations sur le maintien des ‎services de santé essentiels parallèlement à la riposte à la ‎COVID-19. ‎

C’est l’un des 40 documents et plus, fournissant des orientations ‎précises, basées sur des données factuelles, en vue de guider les ‎pays dans la riposte.‎

Chaque jour, nous engageons de nombreuses discussions avec ‎nos vastes réseaux d’experts pour affiner nos orientations afin ‎qu’elles reflètent les données scientifiques les plus pointues. ‎

Nos conférences de presse sont un bon moyen pour nous de ‎souligner les principaux messages à l’intention du monde entier, ‎mais rien ne remplace les orientations techniques. Nous ‎appelons tous les pays à lire et à appliquer ces orientations.‎


Nous reconnaissons aussi qu’il est nécessaire d’adapter nos ‎orientations à différents contextes, en particulier aux ‎communautés les plus pauvres et les plus vulnérables.‎

Par exemple, nous recommandons de se laver les mains et de ‎respecter les mesures de distanciation physique, mais nous ‎reconnaissons que nous avons besoin de solutions innovantes ‎pour les communautés qui n’ont pas accès à l’eau potable ou qui ‎vivent dans des conditions d’extrême promiscuité.‎

L’OMS, l’UNICEF et la Fédération internationale des sociétés de ‎la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge appellent les pays à fournir ‎gratuitement des installations publiques pour l’hygiène des ‎mains dans les zones dépourvues d’accès à l’eau et aux ‎désinfectants.‎

Nous constatons déjà les effets économiques et sociaux de cette ‎pandémie dans les pays à haut revenu. Dans les communautés ‎défavorisées, ces effets pourraient être encore plus graves et ‎persistants.‎

Nous appelons les gouvernements à offrir un filet de protection ‎sociale, afin que les personnes vulnérables puissent se nourrir et ‎avoir accès aux autres produits de première nécessité pendant ‎cette crise.‎

L’OMS, la Banque mondiale et le FMI ont lancé un appel conjoint ‎en faveur d’un allègement de la dette des pays en ‎développement, pour leur permettre de mettre en œuvre de ‎telles mesures. ‎

Je suis heureux de vous informer que nos efforts en matière de ‎recherche-développement progressent rapidement.‎

L’essai « SOLIDARITY », qui évalue les traitements potentiels de ‎la COVID-19, a déjà mobilisé 74 pays, qui soit ont rejoint l’essai ‎soit sont sur le point de le faire.‎

Plus de 200 patients ont été répartis de manière aléatoire dans ‎les différents bras de l’étude.  ‎

Il y a deux mois, nous avons lancé notre Premier Plan ‎stratégique de préparation et de riposte, avec un appel initial à ‎un financement de US $675 millions pour les trois premiers mois ‎de la riposte.‎

Je suis heureux de vous dire qu’à la date d’hier, US $677 millions ‎avaient été promis ou reçus. ‎

Sur ce montant, US $50 millions ont été promis ou versés pour ‎les opérations de l’OMS, et le reste est destiné à nos partenaires ‎ou aux actions bilatérales.‎

Je souhaite exprimer ma profonde reconnaissance à tous les ‎États Membres et à nos partenaires pour leur générosité et leur ‎solidarité. ‎

Mais, comme vous le savez, la pandémie a pris une ampleur ‎exponentielle par rapport à ce qu’elle était au début de février, ‎et les besoins à l’échelle mondiale se sont aussi ‎considérablement accrus.  ‎

L’OMS et ses partenaires auront besoin d’un soutien bien ‎supérieur au cours des prochaines semaines et des prochains ‎mois, et nous comptons sur l’appui sans faille des ‎gouvernements, du secteur privé et de la communauté ‎mondiale. ‎

Nous mettons actuellement au point le deuxième plan ‎stratégique de préparation et de riposte, que nous présenterons ‎prochainement plus en détail.‎

L’OMS est déterminée à travailler avec tous les États Membres ‎pour mettre à votre disposition les données les plus utiles, pour ‎que des vies soient sauvées. ‎

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Je vous remercie.‎