Allocution du Directeur général à l’ouverture de la séance commune d’information de l’OMC et de l’OMS à l’intention du Groupe des ambassadeurs francophones basés à Genève

Organisation internationale de la Francophonie

12 novembre 2021

Votre Excellence Monsieur Georges Nakeseu Ngufang,

Votre Excellence Monsieur Ahmad Makaila,

Ma sœur Ngozi,

Excellences, chers collègues, chers amis,

Bonjour à tous, et bienvenue.

C’est un honneur pour moi de me joindre à vous aujourd’hui.

Celle-ci est une semaine particulière pour la collaboration entre nos organisations.

Cette semaine déjà, j’ai eu l’honneur de me joindre à la Secrétaire générale de la Francophonie, Son Excellence Madame Louise Mushikiwabo, pour finaliser l’accord entre l’OMS et l’Organisation internationale de la Francophonie adopté cette année par l’Assemblée mondiale de la Santé.

Nos deux organisations se sont engagées à collaborer étroitement concernant le paludisme, la couverture sanitaire universelle et la nouvelle Académie de l’OMS.

Son engagement en faveur de la paix, de la démocratie et des droits humains fait de la Francophonie un partenaire idéal pour l’OMS.

La pandémie a fait ressortir l’importance du multilatéralisme et de la solidarité face aux menaces auxquelles la santé mondiale se trouve confrontée. 

C’est vrai au niveau mondial et c’est vrai aussi pour les groupements régionaux et linguistiques comme la Francophonie, qui sont essentiels pour représenter des intérêts communs.

Je voudrais aussi souligner à quel point multilatéralisme et multilinguisme vont de pair.

La COVID-19 démontre très clairement que tous les pays doivent œuvrer ensemble par-delà les frontières géographiques, culturelles, idéologiques et linguistiques.

Nous savons que de nombreux pays francophones dans le monde ont payé un lourd tribut à la pandémie.

Notre priorité la plus urgente doit être de mettre fin à la pandémie.

Nous demandons à tous les pays de nous aider à atteindre nos cibles mondiales, à savoir vacciner 40 % de la population de chaque pays d’ici à la fin de l’année et 70 % d’ici au milieu de l’année prochaine.

Près de 80 pays, africains pour la plupart, risquent de ne pas atteindre la cible des 40 % de vaccinés si des mesures ne sont pas prises d’urgence.

Plus de sept milliards de doses de vaccins ont désormais été distribués dans le monde. Près de 40 % de la population mondiale est désormais entièrement vaccinée, mais en Afrique la proportion est d’à peine 7 %.

Nous travaillons jour et nuit en vue d’obtenir les livraisons de vaccins nécessaires pour atteindre ces cibles. Et nous collaborons étroitement avec ma sœur Ngozi et d’autres partenaires – le FMI et la Banque mondiale – pour y parvenir.

S’ils sont essentiels, les vaccins ne constituent pas notre seul outil. Nous continuons d’inviter tous les pays à adopter une approche complète associant les vaccins à un ensemble de mesures de santé publique et de mesures sociales pour éviter la transmission et sauver des vies.

Mais nous savons aussi que la COVID-19 n’est qu’une des menaces sanitaires parmi beaucoup d’autres auxquelles vos pays sont confrontés.

L’OMS s’est engagée à vous apporter son soutien dans votre riposte à la pandémie, mais également dans la mise en place de systèmes de santé plus résilients afin de répondre aux nombreux besoins de la population de chaque pays, et surtout des femmes et des filles.

Alors même que nous faisons face à la pandémie, nous devons tirer les enseignements qui s’imposent et tout mettre en œuvre pour éviter qu’une crise d’une telle ampleur ne se reproduise.

Nous voyons quatre domaines clés dans lesquels nous devons intervenir. Nous devons assurer :

Premièrement, une gouvernance renforcée qui soit inclusive, équitable et responsable ;

Deuxièmement, un meilleur financement pour la sécurité sanitaire mondiale ;

Troisièmement, de meilleurs systèmes et outils pour prévenir et détecter des flambées pouvant déboucher sur une épidémie ou une pandémie, y répondre et nous y préparer ;

Et quatrièmement, une OMS renforcée, dotée des moyens nécessaires et d’un financement durable, qui soit au cœur de l’architecture mondiale de la santé. 

L’OMS a été progressivement affaiblie au fil des décennies par le déséquilibre croissant entre contributions fixées et contributions volontaires à objet désigné qui affecte notre budget et limite notre capacité de répondre aux attentes des États Membres, à vos attentes.

La réunion du Groupe de travail sur le financement durable en décembre et du Conseil exécutif en janvier offrent l’occasion de rétablir l’équilibre. Je vous encourage vivement à saisir cette occasion historique.

Mais avant cela se tiendra à la fin du mois la session extraordinaire de l’Assemblée mondiale de la Santé à laquelle les États Membres seront amenés à envisager l’élaboration d’un traité ou d’un autre accord international sur la préparation et la riposte aux pandémies.

La pandémie a démontré que des mécanismes volontaires ne suffiront pas pour obtenir le degré de solidarité et de coopération voulu face à des menaces communes pour la santé.

Voilà pourquoi il nous semble que l’heure est venue de parvenir à un accord sans précédent qui transcende les cycles électoraux et médiatiques – un pacte qui reconnaisse que notre seul avenir est un avenir commun.

Si des désaccords subsistent, un consensus se dégage néanmoins sur la nécessité de disposer d’un nouvel instrument pour garantir une action collective.

Peu importe le nom qu’on lui donnera – traité, accord ou instrument. Il devra être contraignant et définir des principes qui renforcent la solidarité, l’équité, la santé pour tous et l’approche « Une seule santé ».

La session extraordinaire constituera une première étape critique en vue de la mise en place d’un organe intergouvernemental de négociation. Mais on ne peut se contenter d’adopter le rythme habituel car il y a urgence en la demeure.

Nous sollicitons l’appui de chacun de vous en faveur du traité, l’appui de chaque pays, et nous vous invitons instamment à participer au processus de négociation de la session extraordinaire de l’Assemblée mondiale de la Santé pour faire entendre votre voix.

Je tiens à remercier à nouveau la Francophonie de la direction qu’elle imprime et de son partenariat. Nous envisageons avec plaisir de collaborer étroitement avec vous au cours des mois et des années à venir.

Encore une fois, merci beaucoup.

Maintenant, pour vous donner les dernières nouvelles sur les activités du groupe de travail chargé de la préparation et de la riposte aux pandémies et sur les préparatifs en vue de la session extraordinaire, je voudrais donner la parole au Dr Jaouad Mahjour.

Jaouad, vous avez la parole.