Près de 25 % des décès dans le monde pourraient être évités si les mesures préconisées dans ce recueil étaient pleinement mises en œuvre.
L’OMS, le PNUD, le PNUE et l’UNICEF se sont associés pour établir un nouveau recueil de 500 mesures visant à faire reculer la mortalité et la morbidité attribuables aux facteurs de risque environnementaux. Il s’agit du premier document de ce type qui réunit les apports de l’ensemble du système des Nations Unies dans ce domaine.
La pollution de l’environnement et les autres risques environnementaux sont à l’origine de 24 % des décès dus, par exemple, aux cardiopathies, aux accidents vasculaires cérébraux, aux intoxications ou aux accidents de la route. L’application de mesures préventives audacieuses aux niveaux national, régional et local, et dans certains secteurs, permettrait de faire reculer considérablement la mortalité, voire d’éliminer ces décès.
Le Recueil de lignes directrices de l’OMS et d’autres institutions des Nations Unies sur la santé et l’environnement permet aux praticiens de prendre facilement connaissance de mesures pratiques tandis qu’ils s’efforcent de créer des environnements sains propices à la prévention des maladies. Il s’adresse aux responsables de l’élaboration des politiques, au personnel des ministères, aux gouvernements locaux, au personnel des Nations Unies dans les pays et aux autres décideurs.
Il présente des mesures et des recommandations visant à lutter contre un éventail complet de facteurs de risque environnementaux pour la santé, tels que la pollution de l’air, l’insalubrité de l’eau, le manque d’assainissement et d’hygiène, les changements climatiques et écosystémiques, les produits chimiques, les rayonnements et les risques professionnels, entre autres.
La pollution de l’air entraîne, à elle seule, sept millions de décès par an, tandis que les changements climatiques, compte tenu de leurs effets sur la biodiversité, devraient avoir de plus en plus d’effets directs et indirects sur la santé.
« Des événements tels que les températures record en Amérique du Nord, les inondations de grande ampleur en Europe et en Chine et les incendies de forêt dévastateurs rappellent de plus en plus fréquemment et tristement que les pays doivent redoubler d’efforts pour éliminer les effets des facteurs de risque environnementaux sur la santé », a déclaré la Dre Maria Neira, Directrice du Département Environnement, changements climatiques et santé de l’OMS. « La mise en œuvre des mesures préconisées dans le recueil devrait participer d’un monde en meilleure santé et plus soucieux de l’environnement après la pandémie de COVID-19, et elle est essentielle pour atteindre les objectifs de développement durable. Les Nations Unies apportent leurs compétences en matière de santé et d’environnement pour soutenir les pays dans cette entreprise », a-t-elle ajouté.
Le recueil, qui peut être consulté en ligne sur des pages interactives du site Web de l’OMS et hors ligne au format PDF, aborde également la question des lieux où il faut agir en priorité, tels que les villes et les établissements urbains, ainsi que des sujets transversaux tels que la santé environnementale des enfants.
« Les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables face aux risques environnementaux, qui peuvent affecter leur survie ainsi que leur santé et leur bien-être tout au long de la vie », a déclaré Aboubacar Kampo, Directeur des programmes de santé de l’UNICEF. "Des environnements sains sont indispensable à la santé des enfants. Nous estimons qu’un environnement sain permet de prévenir un éventail de maladies potentiellement mortelles et, de manière assez significative, jusqu’à un quart des décès d’enfants de moins de cinq ans. En outre, les environnements sains jouent le rôle de soins préventifs et contribuent à faire baisser les dépenses de santé inutiles pour les familles, qui peuvent ainsi investir dans le progrès socio-économique", a-t-il ajouté.
Comme les deux tiers des décès attribués à des facteurs de risque environnementaux sont dus à des maladies non transmissibles (MNT), telles que les cardiopathies, les accidents vasculaires cérébraux et les cancers, les mesures préconisées dans le recueil sont un élément crucial de la lutte contre l’épidémie de MNT.
Le recueil peut également jouer un rôle important en faveur de l’équité en santé, car c’est dans les pays à revenu faible ou intermédiaire que les facteurs environnementaux pèsent le plus lourd, pour tous les types de maladie ou de traumatisme.
« Le recueil peut servir à entamer un dialogue avec les pays sur les priorités de développement conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et pour orienter les ressources en faveur d’un développement résilient, propice à la santé, inclusif et durable », a déclaré la Dre Mandeep Dhaliwal, Directrice du Groupe VIH, santé et développement du PNUD. « En abordant les facteurs responsables d’une forte charge de morbidité dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, le recueil offre aux décideurs, au secteur privé et aux autres parties prenantes des outils précieux pour créer le changement nécessaire afin d’assurer un avenir sain aux populations et à la planète », a-t-elle ajouté.
« Il est essentiel d’orienter les investissements vers les mesures qui permettent de remédier à la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution, qui a de grandes conséquences sur la santé. Nous devons accorder davantage d’importance à la nature si nous voulons protéger la santé et atteindre les objectifs de développement durable. C’est un changement important qui exige des efforts dans plusieurs secteurs et de la part de plusieurs organismes. Ce recueil, en proposant des outils et des méthodologies essentiels mis au point par un large éventail de partenaires de développement, est un pas important dans cette direction et dans la mise en avant de résultats positifs en matière d’environnement et de santé », a déclaré Monika MacDevette, Cheffe du Service Substances chimiques et santé du PNUE.
Le recueil est évolutif. Des mises à jour y seront apportées et de nouvelles lignes directrices y seront ajoutées au fur et à mesure de leur disponibilité auprès des organisations partenaires. Chaque mesure est décrite succinctement. Un renvoi à la source permet d’obtenir de plus amples renseignements.
Le recueil recommande que les ministères de la santé et d’autres intervenants aux niveaux national, régional, local agissent davantage dans les pays. Chaque intervention décrite est classée en fonction des principaux secteurs concernés, du niveau de mise en œuvre et des instruments nécessaires, tels que la réglementation, les taxes et les subventions, les infrastructures, l’éducation, la communication et autres.
- Lien vers le recueil : Recueil de lignes directrices de l’OMS et des Nations Unies sur la santé et l’environnement
- Communiqué de presse : Le recueil de 500 mesures publié par l’OMS et des partenaires de l’ONU vise à faire reculer les maladies dues à des facteurs environnementaux et à sauver des vies
- Regarder la brève animation explicative : Recueil de lignes directrices de l’OMS et des Nations Unies sur la santé et l’environnement