Bonjour à tous, je vous présente toutes mes excuses pour ce retard, ainsi que celles du Dr Tedros de ne pouvoir être parmi nous. Il est sur le point d'atterrir en République Démocratique du Congo où il fait le suivi de questions importantes liées à Ebola et va rencontrer le Président Tshisekdi et bien d'autres pour examiner l'avenir du système de santé au Congo après Ebola.
Je suis sûr que vous comprendrez l'importance de la tâche et de la mission qui sont confiées depuis un an et demi au Congo et les difficultés actuelles dans lesquelles se débat ce pays pour fournir des soins de santé efficaces et réduire la souffrance et la mortalité dues aux maladies infectieuses.
Commençons d'abord par les derniers chiffres sur la flambée de COVID-19.
Au cours des dernières 24 heures, la Chine a signalé 1820 cas confirmés en laboratoire, ce qui porte le total à 46 550 cas.
De plus, la Chine a signalé 13 332 cas cliniquement confirmés dans la province du Hubei, et il est essentiel que nous comprenions que la majorité de ces cas se rapportent à une période qui remonte à plusieurs jours et semaines, et qu'ils sont rapportés comme des cas de manière rétrospective, remontant parfois au début de l'épidémie elle-même.
Donc ce bond des chiffres que vous avez tous constaté pour les dernières 24 heures est en grande partie dû à un changement dans la manière dont les cas sont diagnostiqués et notifiés.
En d'autres termes, et uniquement dans la province du Hubei, un professionnel de la santé qualifié peut désormais classer un cas suspect de COVID-19 comme un cas cliniquement confirmé en se fondant sur une radiographie pulmonaire, plutôt que sur l'obtention d'une confirmation en laboratoire.
Cela permet d'une part aux cliniciens d'avancer et de signaler les cas plus rapidement, sans avoir à attendre la confirmation du laboratoire, et garantit ainsi aux malades de recevoir des soins cliniques plus rapidement, et d'autre part de faire progresser la riposte de santé publique en termes de recherche de contacts et d'autres mesures de santé publique importantes.
Comme vous l'avez remarqué pour les cas suspects, les dépistages ont pris du retard, et grâce ce nouveau mode de comptabilisation des cas, il sera plus facile de s'assurer que les personnes reçoivent des soins adéquats et de prendre des mesures de santé publique adaptées.
Ainsi donc, il ne s’agit pas, d'après ce que nous comprenons, d’un pic de 14 000 cas en un jour.
Dans une certaine mesure, il s'agit d'un artefact de la procédure de signalement, et nous travaillons avec nos collègues en Chine, et notre équipe là-bas travaille très dur pour savoir exactement combien de jours et de semaines sont concernés et comment ces nouveaux chiffres se répartissent sur cette période passée.
Dans le reste de la Chine et le reste du monde, la confirmation du laboratoire reste requise pour signaler un cas.
L'OMS continuera à suivre les cas confirmés cliniquement ou en laboratoire dans la province du Hubei.
Nous avons pris note de cette augmentation du nombre de cas signalés en Chine, mais elle ne représente pas pour autant un changement significatif de la trajectoire de l'épidémie.
Hors de Chine, on dénombre 447 cas dans 24 autres pays, et à présent deux décès. En plus du décès aux Philippines, il y a maintenant un décès de plus au Japon.
Nous avons toujours dit et répété qu'il faut être prudent lorsqu'il s'agit de tirer des conclusions à partir des chiffres rapportés chaque jour. Il me semble que nous parlions de cela hier, et je pense que les chiffres d'aujourd'hui sont éloquents.
Nous devons être très prudents dans l'interprétation des écarts extrêmes. Qu'il s'agisse de la période d'incubation ou qu'il s'agisse des chiffres quotidiens, nous devons prendre en compte tous les chiffres, nous devons examiner tous les chiffres sérieusement, mais nous devons aussi essayer d'interpréter ce qu'ils veulent dire et ne pas réagir directement au chiffre lui-même.
Le nombre de pays qui signalent des cas n'a toujours pas varié, et à l'exception des malades qui se trouvent à bord du navire de croisière Diamond Princess, nous ne constatons pas d'augmentation spectaculaire de la transmission en dehors de la Chine.
Telle est la situation actuelle. Nous continuons à dire aux gouvernements du monde entier que nous continuons à avoir la possibilité de nous préparer à une éventuelle propagation du virus.
Concernant le navire de croisière Diamond Princess, qui est actuellement maintenu en quarantaine à Yokohama, 218 passagers ont été testés positifs au virus, ce qui représente le plus grand « cluster » de cas de COVID-19 hors de Chine.
Ce matin, j'ai informé les ministres de la santé de l'Union européenne, réunis sous la présidence de la Croatie, sur la maladie COVID-19, et nos équipes travaillent avec les gouvernements et les partenaires de l'Union européenne pour s'assurer que les informations les plus récentes sont bien diffusées, que les préparations sont faites, et qu'il y a une bonne coordination entre nous-mêmes et l'Union européenne et notre bureau régional OMS pour l'Europe.
Et nous nous félicitons du soutien important apporté par l'Union européenne pour aider les pays dont les systèmes de santé sont plus faibles, et pour faire en sorte que les autres pays disposent des investissements et du soutien nécessaires pour se préparer à l'arrivée du virus.
En ce qui concerne la mission internationale, l'équipe avancée et ses homologues chinois ont maintenant finalisé l'étendue des travaux et la structure de la mission, et nous espérons que le reste de l'équipe internationale commencera à arriver en Chine au cours du week-end.
Je vous remercie.