Au Liban, l’OMS s’efforce d’enrayer la propagation du choléra dans le contexte du conflit en cours

17 octobre 2024
Communiqué de presse
Genève

Le 16 octobre, le Ministère libanais de la santé publique a confirmé un cas de choléra, insistant sur les risques sanitaires accrus dans le contexte du conflit en cours. Ce cas a été identifié dans le gouvernorat de l’Akkar, dans le nord du pays. Il s’agit du premier cas détecté depuis la fin de l’épidémie qui a sévi dans le pays entre octobre 2022 et juin 2023. Les autorités sont en train d’enquêter sur l’étendue de la propagation de la maladie, de recueillir des échantillons auprès des contacts du cas, et d’évaluer l’éventuelle contamination de l’eau. 

« L’OMS met en garde contre le risque de réapparition de maladies infectieuses au Liban, telles que le choléra, en raison des mauvaises conditions d’approvisionnement en eau et d’assainissement et des répercussions du conflit en cours », a déclaré le Dr Abdinasir Abubakar, Représentant de l’OMS au Liban. « Notre objectif immédiat est d’améliorer la surveillance et les conditions d’assainissement de l’eau afin d’interrompre la transmission et d’éviter toute propagation ultérieure. » 

Cette résurgence intervient alors que le conflit en cours met à rude épreuve le système de santé libanais déjà surchargé, en augmentant le nombre de personnes déplacées et en détériorant encore les services et infrastructures d’eau et d’assainissement. Les abris sont surpeuplés et ne sont pas équipés pour accueillir le nombre croissant de personnes déplacées, ce qui augmente les risques de propagation du choléra.

L’OMS collabore étroitement avec le Ministère de la santé publique et ses partenaires, en tirant parti des enseignements de la dernière épidémie d’octobre 2022 pour endiguer la flambée actuelle et empêcher sa propagation. L’épidémie de 2022-2023 était la première au Liban depuis plus de 30 ans. Due à la détérioration de la situation économique et à l’accès insuffisant à l’eau potable et aux services d’assainissement, elle a entraîné 8 007 cas suspects, 671 cas confirmés en laboratoire et 23 décès. 

En août dernier, en coordination avec l’OMS, le HCR, l’UNICEF et d’autres partenaires, le Ministère de la santé publique a lancé une campagne préventive de vaccination orale contre le choléra à destination de 350 000 personnes vivant dans des zones à haut risque. Cette campagne visait à vacciner les personnes âgées de plus d’un an résidant dans des zones à haut risque dans cinq des huit gouvernorats du Liban, mais elle a été interrompue par l’escalade de la violence dans le pays.

Après la détection récente d’un cas, l’OMS a immédiatement activé un plan de préparation et d’intervention pour renforcer la surveillance et la recherche des contacts, y compris la surveillance de l’environnement et l’échantillonnage de l’eau, accroître les capacités d’analyse en laboratoire, prépositionner des fournitures pour la prise en charge du choléra, et appuyer les mesures de prévention et de lutte anti-infectieuse dans les centres de traitement désignés.

Les 4 et 5 octobre, une cargaison de fournitures médicales essentielles de l’OMS est arrivée à Beyrouth pour renforcer la riposte face à la situation d’urgence. Cette cargaison de plus de 116 tonnes comprenait des fournitures anticholériques au titre du plan de préparation et d’intervention. L’OMS continuera d’acheter et de prépositionner des fournitures essentielles pour la prise en charge du choléra, y compris des fournitures de laboratoire.

Dans le cadre de leurs efforts visant à endiguer la flambée épidémique, l’OMS et le Ministère de la santé publique étudieront la possibilité d’introduire des vaccins anticholériques oraux dans les zones à haut risque afin d’interrompre la transmission le plus rapidement possible.

L’OMS aide également le centre d’opérations d’urgence de santé publique du Ministère de la santé publique à coordonner les interventions au niveau national et infranational, en coopération avec le secteur de la santé. Ces interventions consistent à assurer la continuité des services de santé essentiels pour éviter toute interruption dans la prestation des soins, à faciliter l’identification et la prise en charge des cas dans les établissements de santé, ainsi qu’à renforcer la communication sur les risques et la mobilisation communautaire de sorte que les populations connaissent les symptômes, les facteurs de risque et les mesures de prévention.

En mettant en œuvre un plan complet de préparation et d’intervention, l’OMS, en collaboration avec le Ministère de la santé publique et ses partenaires, cherche à limiter la transmission, à réduire la charge de morbidité de la maladie et à améliorer les résultats en matière de santé. 

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