Dans le cadre de ses travaux sur le suivi des variants, le Groupe consultatif technique de l’OMS sur l’évolution du virus SARS-CoV-2 (en anglais) s’est réuni hier pour examiner les derniers éléments sur le variant préoccupant Omicron, y compris ses sous-lignées BA.1 et BA.2.
Sur la base des données disponibles concernant la transmission, la gravité, la réinfection, les tests de diagnostic, les traitements et l’impact des vaccins, le groupe a réaffirmé qu’il convenait de continuer à considérer la sous-lignée BA.2 comme un variant préoccupant et à le classer comme Omicron. Le Groupe a souligné que les autorités de santé publique devraient continuer à surveiller BA.2 en tant que sous-lignée distincte d’Omicron.
Le variant préoccupant Omicron est actuellement le variant qui circule le plus largement dans le monde et il représente presque toutes les séquences signalées à la GISAID. Omicron se compose de plusieurs sous-lignées, dont chacune est surveillée par l’OMS et ses partenaires. Parmi celles-ci, les plus courantes sont BA.1, BA.1.1 (ou clade Nextstrain 21K) et BA.2 (ou clade Nextstrain 21L). Au niveau mondial, la proportion de séquences signalées qui sont désignées BA.2 a augmenté par rapport à la sous-lignée BA.1 au cours des dernières semaines, mais la circulation mondiale de tous les variants serait en baisse.
La séquence génétique du sous-variant BA.2 diffère de celle de BA.1 et présente notamment des différences d’acides aminés dans la protéine Spike et d’autres protéines. Des études ont montré que BA.2 avait un avantage de croissance sur BA.1. Des études sont en cours pour comprendre les raisons de cet avantage de croissance, mais les données initiales donnent à penser que BA.2 est intrinsèquement plus transmissible que BA.1, qui reste actuellement la sous-lignée d’Omicron la plus souvent signalée. Cette différence de transmissibilité semble être beaucoup moins importante, par exemple, qu’entre BA.1 et Delta. De plus, bien que les séquences de BA.2 augmentent en proportion par rapport aux autres sous-lignées d’Omicron (BA.1 et BA.1.1), on observe toujours une baisse du nombre total de cas à l’échelle mondiale.
Des études sont menées sur le risque de réinfection par BA.2 par rapport à BA.1. La réinfection par BA.2 après l’infection par BA.1 a été constatée, cependant, les données initiales des études de réinfection au niveau de la population semblent indiquer que l’infection par BA.1 protège fortement contre la réinfection par BA.2, du moins pendant la période limitée pour laquelle on dispose de données.
Étant parvenu aux conclusions ci-dessus, le Groupe consultatif technique a également examiné les données de laboratoire préliminaires obtenues au Japon au moyen de modèles animaux sans aucune immunité contre le SARS-CoV-2, qui montrent que BA.2 peut causer une maladie plus grave chez les hamsters que BA.1. Le Groupe a également examiné des données réelles sur la gravité clinique recueillies en Afrique du Sud, au Royaume-Uni et au Danemark, où l’immunité conférée par la vaccination ou l’infection naturelle est élevée : dans ces données, il n’y avait aucune différence de gravité signalée entre BA.2 et BA.1.
L’OMS continuera de surveiller de près la lignée BA.2 dans le cadre du suivi d’Omicron et demande aux pays de rester vigilants, de surveiller et de signaler les séquences, ainsi que de faire des analyses indépendantes et comparatives des différentes sous-lignées d’Omicron.
Le Groupe consultatif technique se réunit régulièrement et continue d’examiner les données disponibles sur la transmissibilité et la gravité des variants, ainsi que sur leur impact sur les tests de diagnostic, les thérapies et les vaccins.