22 septembre 2014
La deuxième réunion du Comité d’urgence convoquée par le Directeur général au titre du Règlement sanitaire international (2005) [RSI 2005] concernant la flambée de maladie à virus Ebola en 2014 en Afrique de l’Ouest s’est tenue par correspondance électronique du 16 au 21 septembre 2014, avec la participation des membres et des conseillers du Comité.1.
Les États Parties suivants du RSI ont fait le point sur la flambée d’Ebola et en ont donné une évaluation, y compris concernant les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations temporaires du Comité d’urgence :2 Guinée, Libéria, Sierra Leone, Nigéria et Sénégal.
Le Comité, tout en reconnaissant que les États touchés ont accompli des efforts, ce dont il s’est félicité, a recensé plusieurs domaines appelant d’urgence une action et une attention accrues:
- En particulier, le Comité a noté que les annulations de vols et autres restrictions aux voyages continuent d’isoler les pays touchés, avec des conséquences économiques préjudiciables, et entravent les efforts de secours et d’assistance, accroissant le risque de propagation internationale. Le Comité a réaffirmé avec force qu’il ne doit pas y avoir d’interdiction générale aux voyages ou au commerce, mais qu’il faut appliquer les restrictions des précédentes recommandations sur les déplacements des cas de maladie à virus Ebola et des contacts.
- Il a conseillé aux pays touchés de collaborer pleinement avec les secteurs des transports, en particulier les secteurs maritime et aérien, en vue de faciliter une compréhension mutuelle de points de vue éventuellement différents et d’élaborer une intervention coordonnée.
- Lorsque des mesures supplémentaires extraordinaires, comme la quarantaine, sont considérées nécessaires dans les États touchés par une transmission intense et étendue, les États doivent veiller à ce qu’elles soient proportionnées et reposent sur des bases factuelles, et à ce que des informations précises ainsi que les services et produits essentiels, y compris de l’eau et de la nourriture, soient fournis aux populations touchées.
- De nombreux intervenants ont perdu la vie en raison de la nature même des activités menées. Le Comité a souligné que les pays touchés doivent veiller à ce que les agents de santé bénéficient de mesures suivantes:
- des mesures adaptées pour assurer leur sécurité et leur protection;
- une formation théorique et pratique appropriée en matière de lutte contre l’infection et de prévention;
- un soutien à la famille de ceux qui sont décédés;
- accès à des services de soins adéquats.
- Les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des mesures standard de lutte contre la maladie à virus Ebola (identification des cas, recherche des contacts, prise en charge des cas, inhumations sans risque, mobilisation sociale) dans les pays touchés justifient des mesures renforcées dans les zones de transmission intense, y compris au moyen d’une participation accrue des communautés.
- Tous les États doivent renforcer la préparation, valider des plans dans ce domaine et vérifier leur niveau de préparation moyennant des simulations et la formation adéquate de personnel.
Le Comité a souligné combien il est important que l’OMS et les autres partenaires nationaux et internationaux apportent un soutien constant pour une mise en œuvre et un suivi efficaces de ces recommandations. Le Comité a également souligné qu’il faut renforcer la mobilisation et la coordination des ressources en vue de faciliter les efforts de riposte et qu’il est nécessaire de mobiliser la communauté mondiale de la recherche et d’exploiter les principales possibilités de recherche (par exemple sur la mutation du virus; la modélisation des effets des stratégies d’entrée et de sortie; l’efficacité des différentes mesures de santé publique intéressant directement la lutte contre le virus Ebola, y compris l’infection des agents de santé et leur protection; les interventions médicales nouvelles/non homologuées).
Se fondant sur cet avis et sur les informations examinées par le Comité, le Directeur général a accepté l’évaluation du Comité et a déclaré que la flambée 2014 de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest continue de constituer une urgence de santé publique de portée internationale. Le Directeur général a reconduit les recommandations temporaires publiées le 8 août 2014 au titre du RSI, notant les éclaircissements apportés en ce qui concerne les recommandations. Le Directeur général a remercié les membres et les conseilleurs du Comité pour leur avis et leur a demandé une réévaluation de la situation d’ici trois mois.
- Liste des membres et des conseillers du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) concernant la flambée de maladie à virus Ebola
- Déclaration de l’OMS sur la réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international concernant la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014