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Des patients transférés, et des fournitures essentielles refusées comme étant à haut risque, lors d’une mission conjointe dirigée par l’OMS dans le nord de Gaza dans un contexte d’hostilités intenses

22 octobre 2024
Déclaration
Gaza, Le Caire, Genève

Le 21 octobre, 14 patients et 10 aidants ont été transférés de l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Gaza, à l’hôpital Al-Shifa, dans la ville de Gaza, au cours d’une mission conjointe à haut risque dirigée par l’OMS, dans un contexte d’hostilités intenses et de restrictions d’accès. Malgré un accord initial, la livraison de fournitures médicales essentielles, de sang et de carburant — des ressources indispensables au maintien en état de marche des hôpitaux Kamal Adwan et Al-Awda — a été refusée quelques heures seulement avant le début de la mission, le 20 octobre.

La mission a duré deux jours, l’équipe étant confrontée à des retards aux points de contrôle successifs, et lors de vérifications approfondies. L’équipe a été contrainte de passer la nuit à l’hôpital Kamal Adwan, car elle n’a pas reçu l’autorisation de se rendre à l’hôpital Al-Shifa en raison du conflit actif dans la zone. De violents bombardements se sont poursuivis près de l’hôpital toute la nuit, provoquant la détresse des patients, du personnel de santé et de l’équipe de la mission. L’équipe n’a pu se rendre à l’hôpital Al-Shifa que vers midi le 21 octobre. Sur la route de l’hôpital Al-Shifa, tous les patients ont été sortis des ambulances pour un contrôle de sécurité. Certains patients se trouvant sur des civières ont été laissés sur le sol pendant toute la durée du contrôle, tandis que des membres du personnel des partenaires ont été soumis à un traitement humiliant. 

Il s’agissait de la quatrième mission de l’OMS dans le nord de Gaza depuis le 1er octobre. Depuis le début du mois, sur les 21 missions demandées par l’OMS, seules 6 ont pu se dérouler sans entrave, la majorité d’entre elles ayant été refusées ou contrecarrées. 

L’hôpital Kamal Adwan continue à fonctionner partiellement mais a du mal à répondre aux besoins croissants en raison de l’intensification des hostilités dans le nord et d’une pénurie de fournitures médicales et de carburant. Une frappe à proximité de l’hôpital qui en a endommagé l’entrée a été signalée plus tôt aujourd’hui 22 octobre. À l’heure actuelle, l’hôpital compte 95 patients, dont 15 en soins intensifs (quatre nécessitant une assistance cardio-respiratoire en continu), parmi lesquels sept enfants. Au cours des deux derniers jours, au moins 200 personnes grièvement blessées et 53 cadavres ont été amenés à l’hôpital déjà débordé. Les routes endommagées, combinées aux hostilités en cours, perturbent gravement l’accès à l’hôpital. Si les patients, les ambulances et les soignants ne sont pas en mesure d’atteindre l’établissement, et que les partenaires ne peuvent pas le réapprovisionner, l’hôpital pourrait bientôt cesser de fonctionner.

Alors que les hostilités s’intensifient dans le nord de Gaza, l’OMS est profondément préoccupée par les deux derniers hôpitaux en état de fonctionnement — Kamal Adwan et Al-Awda — qui doivent être protégés. Une absence totale de soins de santé dans le nord de Gaza aggraverait une situation déjà catastrophique et entraînerait davantage de pertes de vies humaines.

Un an après le début du conflit, les services de soins continuent d’être attaqués et privés de fournitures et de carburant, tandis que la capacité de l’OMS à se rendre régulièrement dans les établissements de santé est gravement compromise en raison des refus de missions et des retards les concernant. 

L’OMS demande à nouveau qu’un accès sans entraves aux établissements de santé soit garanti, que les missions puissent être menées à bien de manière fiable et rapide et l’aide acheminée vers et dans l’ensemble de Gaza sans interruption ; elle réitère son appel à la protection des soins de santé et, surtout, à un cessez-le-feu.

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