L’OMS ouvre en République de Corée un centre mondial de formation à la biofabrication pour stimuler la production pharmaceutique locale

Grâce à ce centre, le Bangladesh, l’Indonésie, le Pakistan, la Serbie et le Viet Nam bénéficieront de la technologie reposant sur l’ARNm

23 février 2022
Communiqué de presse

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la République de Corée et l’Académie de l’OMS ont annoncé aujourd’hui l’ouverture d’un centre mondial de formation à la biofabrication qui sera au service de tous les pays à revenu faible ou intermédiaire souhaitant fabriquer des produits biologiques, tels que des vaccins, de l’insuline, des anticorps monoclonaux et des traitements contre le cancer. Cette décision intervient après la création du Centre de transfert de ‎technologie pour les vaccins à ARNm, en Afrique du Sud. 

Selon le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, « l’un des principaux obstacles au transfert de technologie dans les pays à revenu faible ou intermédiaire est le manque de personnel qualifié et la faiblesse des systèmes de réglementation. Le renforcement de ces compétences permettra à ces pays de fabriquer, à un niveau de qualité satisfaisant, les produits de santé dont ils ont besoin afin qu’ils ne soient plus les derniers servis ». 

Le Gouvernement de la République de Corée a mis à disposition un grand établissement dans la banlieue de Séoul où sont déjà organisées des formations en biofabrication pour les entreprises basées dans le pays et où vont maintenant être accueillis des apprenants de l’étranger. Cet établissement assurera une formation technique et pratique portant sur les exigences opérationnelles et les bonnes pratiques de fabrication et complétera les formations spécifiques mises au point par le Centre de transfert de ‎technologie pour les vaccins à ARNm, en Afrique du Sud. L’Académie de l’OMS travaillera avec le Ministère de la santé et des affaires sociales de la République de Corée à l’élaboration d’un programme complet sur la biofabrication générale. 

« Il y a 60 ans à peine, la Corée était l’un des pays les plus pauvres du monde. Avec l’aide et le soutien de l’OMS et de la communauté internationale, notre pays est aujourd’hui doté d’un système de santé publique et d’une bio-industrie solides. La Corée apprécie énormément la solidarité dont la communauté internationale a fait preuve à son égard pendant sa transition. En partageant les enseignements tirés de notre propre expérience, nous nous efforcerons d’aider les pays à revenu faible ou intermédiaire à renforcer leurs capacités de biofabrication afin de pouvoir, ensemble, ouvrir la voie à un monde plus sûr pendant la prochaine pandémie », a déclaré M. Kwon Deok-chul, Ministre de la santé et des affaires sociales de la République de Corée. 

Parallèlement, l’OMS intensifie le renforcement du système réglementaire grâce à son Outil mondial de référence, qui permet d’évaluer le niveau de maturité des autorités de réglementation. L’OMS utilisera les résultats obtenus à l’aide de l’outil comme paramètre principal pour inscrire les autorités nationales de réglementation sur la liste prévue à cet effet. Il s’agit également de mettre sur pied un réseau de centres d’excellence régionaux qui conseilleront et orienteront les pays dont les systèmes de réglementation sont plus fragiles. 

Cinq autres pays bénéficieront aussi du soutien du Centre de transfert de ‎technologie pour les vaccins à ARNm, en Afrique du Sud : le Bangladesh, l’Indonésie, le Pakistan, la Serbie et le Viet Nam. Un groupe d’experts a déterminé que ces pays avaient la capacité d’absorber la technologie et, moyennant une formation ciblée, de passer relativement rapidement au stade de la production. 

« L’Indonésie fait partie des pays favorables à l’équité vaccinale et à l’égalité d’accès aux vaccins contre la COVID-19 pour tous les pays, y compris grâce au transfert de technologie et de savoir-faire aux pays en développement. Ce transfert de technologie contribuera à l’égalité d’accès aux mesures de lutte, ce qui nous aidera à nous rétablir ensemble et à être plus forts. C’est le type de solution dont les pays en développement ont besoin. Elle nous donne les moyens d’agir, renforce notre autonomie et nous permet de contribuer à la résilience de la santé mondiale », a déclaré Mme Retno Lestari Priansari Marsudi, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie.

« Le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé à cet égard est d’une importance capitale pour la mise en place d’une production de vaccins et de produits médicaux continue, de qualité et sûre. La mise au point de nouvelles technologies permet le développement des connaissances des experts serbes et la formation de nouveaux jeunes, ce qui est une priorité nationale absolue », a dit le Dr Zlatibor Lončar, Ministre de la santé de la Serbie.

« Bien que le Viet Nam soit un pays en développement, nous avons beaucoup d’expérience de la mise au point de vaccins au cours des dernières décennies. Notre autorité nationale de réglementation a également été reconnue par l’OMS. Nous pensons qu’en participant à cette initiative, le Viet Nam produira le vaccin à ARNm non seulement pour son utilisation à l’échelle nationale, mais aussi pour d’autres pays de la région et du monde, ce qui contribuera à réduire les inégalités d’accès aux vaccins », a déclaré le Dr Nguyen Thanh Long, Ministre de la santé du Viet Nam. 

L’Argentine et le Brésil, qui participent à l’initiative depuis septembre 2021, ont été les premiers pays de la Région des Amériques à recevoir la technologie de l’ARNm du Centre mondial d’Afrique du Sud. Les entreprises de ces pays bénéficient déjà d’une formation du Centre de transfert de technologie. 

« Nous sommes convaincus qu’avec l’appui technique de l’OMS, de ses bureaux régionaux et d’experts internationaux, nous parviendrons à rendre l’accès plus équitable et plus rapide. Si nous voulons obtenir de meilleurs résultats en matière de santé à l’échelle mondiale et régionale, y compris être mieux préparés aux futures urgences sanitaires, notre Région doit cesser d’être dépendante sur un marché mondial des vaccins à forte concentration », a déclaré la Dre Carla Vizzotti, Ministre de la santé de l’Argentine. 

De nombreux pays ont répondu à l’appel à manifestation d’intérêt du Centre de transfert de technologie fin 2021. L’OMS apportera son soutien à tous les pays ayant manifesté leur intérêt, mais elle donne actuellement la priorité à ceux qui ne disposent pas de la technologie reposant sur l’ARNm, mais qui sont déjà dotés d’infrastructures et de capacités de biofabrication. L’Organisation entamera des discussions avec d’autres pays intéressés, et d’autres bénéficiaires de la technologie fondée sur l’ARNm seront annoncés dans les mois à venir.

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