Progrès et défis en matière de santé de la femme, de l'enfant et de l'adolescent
Les délégués de l’Assemblée mondiale de la Santé participant à la Commission A ont discuté des progrès accomplis dans le cadre de la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent (2016-2030). Au cours de la discussion, qui s’est déroulée sur deux jours, et a suscité les commentaires d’un grand nombre d’États Membres, les délégués ont réaffirmé avec force leur engagement en faveur de la Stratégie qui constitue une priorité pour la santé mondiale, et ont exprimé leur inquiétude quant à la stagnation des progrès vers l’amélioration de la survie de la mère et du nouveau-né.
Dans son rapport sur la Stratégie présenté à l’Assemblée mondiale de la Santé, le Directeur général s’est dit préoccupé par la stagnation des taux de mortalité maternelle depuis 2016. En outre, si les tendances actuelles se poursuivent, 54 pays n’atteindront pas la cible des objectifs de développement durable (ODD) relative à la mortalité des enfants de moins de cinq ans et 63 pays n’atteindront pas la cible des ODD relative à la mortalité néonatale. Les niveaux de violence à l’égard des femmes et des filles restent alarmants, tandis que les problèmes de santé mentale représentent une menace croissante pour la santé des adolescents.
Les délégués ont souligné l’importance d’une approche intégrée fondée sur le parcours de vie pour améliorer les résultats, y compris l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que d’efforts et d’investissements accrus pour obtenir plus rapidement des progrès dans les pays les plus pauvres, les pays fragiles et ceux touchés par des conflits.
Liens connexes
A76/5
Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent (2016–2030), Rapport du Directeur général
Rapports de situation connexes (en anglais)
Les États Membres exhortent l’OMS à maintenir le rythme des travaux visant à prévenir et combattre l'inconduite sexuelle
Cet après-midi, la Commission B a examiné la question de la prévention de l’exploitation, des abus et du harcèlement sexuels (point 22.1) dans le cadre du point de l'ordre du jour intitulé « Le point sur les questions examinées par le Conseil exécutif » (point 22, pilier 4).
Le Comité du programme, du budget et de l'administration du Conseil exécutif a présenté ses recommandations à la Commission dont le Président a ensuite ouvert les délibérations. L’Australie s’est exprimé au nom de 61 États Membres de toutes les Régions de l’OMS ; Le Botswana s’est exprimé au nom des 47 États Membres de la Région africaine ; Israël, l'Inde, l'Indonésie, le Timor-Leste, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, le Kenya, les États-Unis d’Amérique, l'Afrique du Sud, les Maldives, l'Équateur, le Bangladesh et le Pérou ont également pris la parole.
Tous les intervenants ont reconnu les progrès significatifs accomplis par l’OMS dans la lutte contre l’inconduite sexuelle et se sont félicités à la fois de la nouvelle politique sur la prévention de l’inconduite sexuelle et les mesures destinées à y remédier (PASM), lancée en mars 2023, et de la stratégie triennale visant à prévenir et à combattre l’inconduite sexuelle, lancée en janvier de cette année. Les États Membres ont souligné la nécessité de conclure les procédures liées aux allégations formulées à la suite de la riposte à la dixième flambée de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (2018-2019), notamment en veillant à ce que les auteurs répondent pleinement de leurs actes et en apportant un soutien complet aux victimes et aux survivants. Ils se sont félicités de la transparence dont a fait preuve l’OMS en publiant des tableaux de bord rendant compte à la fois des enquêtes et des mesures disciplinaires prises. Ils ont encouragé l’OMS à continuer d’avancer sur cette voie et de montrer l’exemple au sein du système des Nations Unies. Les États Membres ont rappelé que la prévention et la lutte contre l’inconduite sexuelle sont une responsabilité partagée et qu’ils continueront d’apporter leur soutien à l’OMS.
Le Directeur général a remercié les États Membres pour leur appui et leur a rappelé que l’OMS axait ses efforts sur quatre domaines : changer la culture institutionnelle – un processus qui prend du temps ; mettre en place des mécanismes de signalement sûrs et fiables ; garantir des enquêtes rapides et crédibles et fixer des délais pour l’ensemble du processus (200 jours) ; et suivre une approche centrée sur les victimes et les survivants.
Liens connexes
A76/7 Rev.1
Rapport consolidé du Directeur général
A76/39
Prévention de l’exploitation, des abus et du harcèlement sexuels,
Rapport du Comité du programme, du budget et de l’administration du Conseil exécutif à la Soixante-Seizième Assemblée mondiale de la Santé
Financement durable : faisabilité d’un mécanisme de reconstitution des fonds
La Soixante-Quinzième Assemblée mondiale de la Santé a adopté les recommandations du Groupe de travail sur le financement durable, demandant à l’OMS d’étudier la faisabilité d’un mécanisme de reconstitution des fonds en vue d’élargir davantage sa base de financement.
Pour donner suite à cette demande, l’OMS a présenté une évaluation de la faisabilité d’un tel mécanisme de reconstitution. Les États Membres ont pris note du rapport et réaffirmé la nécessité d’un financement de l’OMS plus durable, plus prévisible et plus souple. Le rapport résume l’analyse des six principes qui doivent servir de base à l’examen d’un mécanisme de reconstitution des fonds de l’OMS et propose les principaux éléments d’un premier « cycle d’investissement de l’OMS » pour mettre en œuvre un mécanisme de cette nature en 2024.
Les États Membres ont adopté une décision saluant les efforts continus déployés pour financer durablement l’OMS et ont demandé qu’un plan soit établi en vue du premier cycle d’investissement en 2024, en étroite consultation avec les États Membres, pour être présenté au Conseil exécutif en janvier 2024.
Liens connexes
A76/32, A76/40 et A76/40 Add.1
Rapport sur les résultats 2022, états financiers vérifiés pour l’année qui s’est achevée le 31 décembre 2022
Financement et exécution du budget programme 2022-2023 et perspectives de financement du budget programme 2024-2025
Les États Membres se sont félicités du rapport sur les résultats (en anglais) et des informations détaillées qu’il contient. Il reste encore des progrès à accomplir pour atteindre les cibles du triple milliard en vue de réaliser les objectifs de développement durable liés à la santé et de répondre à d’autres enjeux sanitaires.
L’examen à mi-parcours du budget programme 2022-2023 montre que, malgré les progrès accomplis en 2022 en vue d’atteindre les cibles du triple milliard et d’en obtenir les résultats et les produits, sur la base du cadre de résultats du treizième programme général de travail, le monde n’est pas en bonne voie pour atteindre les cibles. Même si de nombreux progrès ont été réalisés, il faut agir sans plus tarder en vue d’avancer plus rapidement.
En outre, les principales réalisations et certaines études d’impact sont présentées dans le rapport pour illustrer la façon dont le Secrétariat et les États Membres collaborent aux fins d’avoir des effets sur la santé au niveau des pays, là où cela compte le plus.
L’Assemblée de la Santé a pris note du rapport sur les résultats.
Les États Membres ont également pris note des rapports sur le financement et l’exécution du budget programme. Malgré une évolution positive, au 31 mars 2023, les programmes de base de l’OMS accusaient un déficit de financement de 443,8 millions USD, compte tenu des contributions volontaires prévues. Le déficit actuel est aggravé par le problème des poches de sous-financement persistantes – qui souligne la nécessité urgente d’un financement plus durable.
Liens connexes
A76/16
Rapport sur les résultats 2022 (budget programme 2022-2023 : évaluation de l’exécution) Examen à mi-parcours de l’exécution du budget programme 2022-2023
A76/17
États financiers vérifiés pour l’année qui s’est achevée le 31 décembre 2022
A 76/INF./2
Contributions volontaires par fonds et par contributeur pour 2022
A 76/INF./3
Réforme de l’OMS
Présence de l’OMS dans les pays, territoires et zones : rapport 2023
Contribution de l’OMS aux résultats sanitaires, données issues du rapport sur les résultats (en anglais)
A76/18
Financement et exécution du budget programme 2022-2023 et perspectives de financement du budget programme 2024-2025
A76/19
Financement et exécution du budget programme 2022-2023 et perspectives de financement du budget programme 2024-2025 Compte rendu des gains d’efficience opérationnelle
Les délégués soutiennent le maintien de la dynamique et des innovations nécessaires pour mettre fin à la tuberculose
Aujourd’hui, les délégués à la Soixante-Seizième Assemblée mondiale de la Santé ont participé à une table ronde stratégique qui avait pour thème l'élimination de la tuberculose d’ici à 2030 : l’accès universel aux soins, la collaboration multisectorielle et les innovations pour progresser plus vite et lutter contre la résistance aux antimicrobiens.
La tuberculose, une maladie transmissible que l’on peut soigner et guérir, reste l’une des principales causes de mortalité infectieuse : elle est responsable de 1,6 million de décès et pèse en outre lourdement sur les moyens de subsistance et les vies de millions d’autres personnes chaque année.
Les Ministres de la santé, les dirigeants de la société civile, les organisations partenaires et l’OMS ont partagé directement leurs réflexions sur le leadership et les innovations nécessaires pour mettre fin à la tuberculose aux niveaux national et mondial, ainsi que sur les difficultés et les préoccupations, parmi lesquelles les menaces croissantes de résistance aux antimicrobiens.
Le Dr Atul Gawande, Administrateur adjoint à l’USAID, et l’Ambassadeur Zbigniew Czech, Représentant permanent de la Pologne auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, ont souligné qu’il importait d’établir des partenariats plus solides et d’intégrer les services de lutte contre la tuberculose dans les soins de santé primaires.
Les délégués ont écouté des témoignages de progrès interrompus voire inversés ; la Dre Ethel Leonor Noia Maciel, Secrétaire d’État à la Santé au Brésil, a mis l’accent sur la baisse des taux de couverture des services de lutte contre la tuberculose pendant la pandémie tout en soulignant la nécessité de partager les responsabilités et les ressources entre les secteurs pour s’attaquer aux principaux facteurs de l’épidémie de tuberculose.
Dans d’autres récits, il a cependant été question de résilience ; Sylvia Masebo, Ministre de la santé en Zambie, l’un des 30 pays les plus touchés par la tuberculose, a indiqué que son pays avait réussi à maintenir ses progrès malgré l’impact de la pandémie de COVID-19, et a partagé les enseignements tirés sur la manière dont la lutte contre la tuberculose et la COVID-19 pouvait renforcer la préparation à la pandémie. M. Setiaji, Vice-Ministre indonésien des technologies de la santé, a évoqué la nouvelle stratégie innovante de financement de la santé adoptée par son pays, les efforts consentis pour fournir des services équitables de lutte contre la tuberculose et la mobilisation du pays pour faire progresser la recherche sur la tuberculose, en particulier pour la mise au point de nouveaux vaccins.
Des leaders à l’avant-garde de la lutte contre la tuberculose ont souligné l’importance du dynamisme politique à l’approche de la Deuxième Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la maladie, qui aura lieu en septembre. Cette Réunion de haut niveau peut donner l’impulsion politique nécessaire pour inverser la tendance dans la lutte contre la tuberculose et progresser rapidement afin d’atteindre les importantes cibles des objectifs de développement durable liées à la tuberculose d’ici à 2030.