L’OMS et ses partenaires facilitent l’accès à un vaccin et à des traitements candidats pour combattre l’épidémie de maladie à virus Ebola-Soudan en Ouganda

31 janvier 2025
Communiqué de presse
Genève

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires ont immédiatement renforcé leur soutien à la riposte menée par le Gouvernement ougandais contre une épidémie de maladie à virus Soudan (MVS, virus de la famille Ebola), notamment en facilitant l’accès à un vaccin candidat et à des traitements candidats. Les 2160 premières doses de vaccin candidat et les traitements se trouvent déjà à Kampala (Ouganda), ayant été prépositionnés dans le cadre des activités de préparation aux flambées épidémiques.

Certaines étapes de l’essai clinique du vaccin sont désormais en cours, notamment l’orientation des équipes de recherche sur les procédures de l’essai et la mise en place des modalités logistiques. Des équipes de recherche ont été déployées sur le terrain pour travailler aux côtés des équipes de surveillance en attendant les approbations.

Le vaccin candidat et les traitements candidats (un anticorps monoclonal et un antiviral) sont mis à disposition dans le cadre de protocoles d’essais cliniques, ce qui permettra de mieux documenter leur efficacité et leur innocuité.

Au 30 janvier, on recensait un cas confirmé et 45 contacts faisant l’objet d’un suivi (en anglais).

L’Ouganda a déjà connu cinq flambées épidémiques de MVS. La plus récente, qui avait été déclarée en septembre 2022 et s’est terminée en janvier 2023, a entraîné 164 cas et 77 décès. Au cours de cette flambée, un comité de spécialistes externes de l’OMS a examiné des vaccins candidats et a formulé des recommandations sur la possibilité de les soumettre à une évaluation en Ouganda, dans le cadre d’un essai clinique contre le virus de la MVS.

L’OMS collabore au lancement de l’essai clinique avec le Ministère de la santé de l’Ouganda et avec les chercheuses et chercheurs principaux ougandais désignés et leurs équipes de l’Institut pulmonaire de l’Université de Makerere et de l’Institut ougandais de recherche sur les virus, ainsi qu’avec des organismes de réglementation et des spécialistes des filovirus et des essais cliniques du monde entier.

Les essais ont été conçus dans le cadre d’une collaboration mondiale (en anglais) coordonnée par l’OMS, à laquelle ont participé des développeurs, des établissements universitaires, des autorités de réglementation et d’autres spécialistes et scientifiques travaillant en Ouganda et dans d’autres pays exposés à un risque d’épidémies de maladies à filovirus.

L’objectif de l’essai vaccinal est d’évaluer l’efficacité d’un vaccin candidat et, s’il s’avère efficace, de contribuer éventuellement à mettre fin à l’épidémie en cours et à protéger les populations à risque à l’avenir. La participation à l’essai est réservée aux personnes qui présentent le risque le plus élevé de MVS, à savoir les contacts étroits d’une personne dont la MVS a été confirmée ou qui est décédée des suites de la maladie. Les sites de l’étude seront donc les lieux où vivent ces contacts. Les équipes d’étude seront mobiles et en mesure de se rendre rapidement dans ces zones pour y effectuer leur travail, au moyen de la méthode de la vaccination en anneau.

L’OMS collabore avec le Ministère de la santé, l’Institut pulmonaire de l’Université de Makerere et l’Institut ougandais de recherche sur les virus, qui piloteront la mise en œuvre de cet essai.

Les protocoles et les priorités de recherche ont été définis par le Consortium MARVAC et le Consortium de recherche ouverte collaborative (CORC) pour la famille des Filoviridae, et de nombreux développeurs ont contribué à la mise à disposition du vaccin et des traitements candidats : IAVI a fourni son vaccin candidat contre le virus Soudan, tandis que Gilead a fourni le remdésivir, un antiviral.

Parmi les partenaires qui apportent leur soutien à la réalisation des essais, on peut citer la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), les Centres africains de prévention et de contrôle des maladies, le Centre canadien de recherches pour le développement international, l’Autorité de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA) de la Commission européenne et l’OMS. Cette action rapide est le fruit des efforts inlassables qui ont été entrepris pour instaurer une coopération internationale dans les domaines de la recherche, de l’innovation et de l’évaluation, ainsi que pour le déploiement de contre-mesures face aux agents pathogènes dangereux.

Bien qu’il soit possible d’endiguer les épidémies de MVS sans vaccin, cet objectif peut être atteint plus rapidement si l’on dispose de vaccins sûrs et efficaces. Dans l’intervalle, des mesures exhaustives de riposte à la flambée ont été mises en place en Ouganda afin d’enrayer rapidement la transmission, d’identifier les contacts et de mener des enquêtes épidémiologiques, tout en sensibilisant la population.

L’OMS a débloqué 1 million de dollars des États-Unis de son Fonds de réserve pour les situations d’urgence afin d’accélérer les efforts de lutte contre cette flambée.

La maladie à virus Soudan est une maladie grave et souvent mortelle qui touche les humains et d’autres primates. Elle est due au virus Orthoebolavirus sudanense (virus Soudan), une espèce appartenant au même genre que le virus responsable de la maladie à virus Ebola. Au cours d’épidémies passées, le taux de létalité de la maladie à virus Soudan variait entre 41 % et 100 %. Il n’existe pas de traitement ou de vaccin homologué contre ce virus, mais il a été démontré que l’instauration précoce d’un traitement de soutien réduit considérablement la mortalité due à la maladie à virus Soudan.

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