Chikungunya

    Vue d'ensemble

    Le chikungunya est une maladie virale transmise par les moustiques qui provoque de la fièvre et des douleurs articulaires sévères. Cette maladie est causée par un virus à acide ribonucléique (ARN) appartenant au genre alphavirus de la famille des Togaviridae. Le nom de « chikungunya » est dérivé d’un mot d’une langue du sud de la Tanzanie, le kimakonde, qui signifie « ce qui se courbe » et qui décrit l’apparence voûtée des personnes infectées souffrant de douleurs articulaires (arthralgie).

    Le virus chikungunya (CHIKV) est transmis à l’humain par les piqûres de moustiques femelles infectés, le plus souvent des moustiques des espèces Aedes aegypti et Aedes albopictus. Ces deux espèces peuvent également transmettre d’autres virus, notamment le virus de la dengue et le virus Zika. Ces moustiques piquent principalement pendant la journée, bien qu’il puisse y avoir des pics d’activité tôt le matin et en fin d’après-midi.

    Le virus du chikungunya a été identifié pour la première fois en République-Unie de Tanzanie en 1952, puis dans d’autres pays d’Afrique et d’Asie. Des épidémies urbaines ont été signalées pour la première fois en Asie dans les années 1970 mais, depuis 2004, les flambées de virus chikungunya sont devenues plus fréquentes et plus étendues. Dans les Amériques, les premiers cas locaux de chikungunya transmis par les moustiques ont été signalés fin 2013, après quoi d’importantes épidémies se sont produites et ont touché la plupart des pays de la région. Le chikungunya a maintenant été signalé dans plus de 110 pays d’Asie, d’Afrique, des Amériques et d’Europe.

    Symptômes

    Les symptômes du chikungunya apparaissent entre 4 et 8 jours (fourchette allant de 2 à 12 jours) après la piqûre d’un moustique infecté. Le chikungunya est rarement mortel. Les symptômes se résorbent en général spontanément et disparaissent en 2 à 3 jours. La maladie se caractérise par une fièvre d’apparition brutale, souvent accompagnée de douleurs articulaires. Les autres symptômes possibles comprennent des douleurs musculaires, des céphalées, des nausées, de la fatigue et des éruptions cutanées. Les douleurs articulaires, qui sont souvent très handicapantes, durent généralement quelques jours, mais peuvent persister pendant des semaines, des mois voire des années.

    La plupart des malades se rétablissent complètement. Toutefois, des cas occasionnels de complications oculaires, neurologiques et cardiaques ont été signalés à la suite d’infections par le virus chikungunya. Les personnes les plus jeunes et les plus âgées courent un risque plus élevé de développer une forme grave de la maladie, notamment les nouveau-nés contractant la maladie au moment de l’accouchement quand leur mère est infectée ou piquée par des moustiques infectés dans les semaines suivant leur naissance, et les personnes âgées souffrant de pathologies sous-jacentes. Les personnes atteintes d’une forme grave de la maladie doivent être hospitalisées en raison du risque de lésions organiques et de décès. Les symptômes sont souvent légers chez les personnes infectées et l’infection peut passer inaperçue ou faire l’objet d’un diagnostic erroné dans les zones où sévissent la dengue et d’autres arboviroses.

    Après la guérison, les patientes et patients ont de fortes chances d’avoir acquis une immunité contre de futures infections par le virus chikungunya.

    Traitement

    Le traitement vise principalement à soulager les symptômes, notamment les douleurs articulaires. On y parvient principalement par l’utilisation de médicaments antipyrétiques pour faire baisser la fièvre, par l’optimisation de l’utilisation des analgésiques et par l’administration de liquides. Il faut s’abstenir d’administrer de l’aspirine et d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens tant que la dengue ne peut pas être exclue afin de réduire le risque de saignement. Il n’existe pas de médicament antiviral spécifique contre le chikungunya.

    La prévention et la lutte reposent dans une grande mesure sur la réduction du nombre de réservoirs d’eau qui favorisent la reproduction des moustiques. Lors de flambées épidémiques, des produits insecticides peuvent être pulvérisés pour tuer les moustiques adultes, appliqués sur les habitats contenant de l’eau où se posent les moustiques (à l’intérieur et autour) et utilisés pour traiter ces habitats afin de tuer les larves immatures.

    À l’heure actuelle, deux vaccins contre le chikungunya ont obtenu des approbations réglementaires et/ou ont été recommandés pour une utilisation dans des populations à risque dans plusieurs pays, mais la disponibilité de ces vaccins est encore limitée et ils ne sont pas largement utilisés. L’OMS et des conseillères et conseillers experts externes examinent les données relatives aux essais cliniques sur les vaccins et les données postcommercialisation dans le contexte de l’épidémiologie mondiale du chikungunya afin d’éclairer d’éventuelles recommandations d’utilisation. 

    Pour se protéger dans les zones de transmission du chikungunya, il est conseillé aux personnes potentiellement exposées à des moustiques infectés de porter des vêtements qui limitent l’exposition de la peau aux moustiques qui piquent pendant la journée. Les moustiquaires de fenêtre et de porte peuvent empêcher les moustiques de pénétrer dans les habitations. Des produits répulsifs peuvent être appliqués sur les vêtements et les zones découvertes de la peau, en respectant scrupuleusement les instructions figurant sur l’étiquette du produit. Ils doivent contenir du DEET, de l’IR3535 ou de l’icaridine.

    Les moustiquaires imprégnées d’insecticide doivent être utilisées contre les moustiques qui piquent pendant la journée afin de protéger les personnes qui dorment en journée, en particulier les jeunes enfants et les personnes malades ou âgées. Les serpentins antimoustiques ou les insecticides à vaporiser peuvent également réduire le risque de piqûres à l’intérieur.