Surdité et perte auditive : acouphènes

Les acouphènes sont des perceptions sonores, telles qu’un grésillement, un bourdonnement, ou un sifflement, dans les oreilles, en l’absence d’une source sonore externe. Ils peuvent être perçus dans une oreille, dans les deux oreilles ou à l’intérieur de la tête. Cette perception peut être constante ou intermittente. Le son perçu par une personne souffrant d’acouphènes peut être continu, pulsatile (synchrone des battements cardiaques) ou de nature rythmique. Ces différents types d’acouphènes peuvent avoir différentes causes (1). Les acouphènes peuvent être aigus (d’une durée inférieure à 3 mois) ou chroniques (plus de trois mois).

Les acouphènes ne sont pas gênants chez toutes les personnes qui les perçoivent (2). Lorsque la perception des acouphènes est associée à une détresse émotionnelle ou à un dysfonctionnement cognitif, on parle de troubles liés aux acouphènes.

Les acouphènes peuvent être causés par de nombreux facteurs, et tous les facteurs ne sont pas connus. Les causes les plus fréquentes sont liées à des problèmes d’oreille ou d’audition, notamment :

• une perte auditive liée à l’âge
• l’exposition à des sons de forte intensité
• des infections auriculaires
• une accumulation de cérumen
• des médicaments qui causent des dommages aux organes auditifs (médicaments ototoxiques).
  

Parmi les autres causes possibles figurent :

• les traumatismes de la tête ou du cou
• un neurinome de l’acoustique (aussi appelé schwannome vestibulaire, une tumeur bénigne du nerf vestibulaire)
• des tensions musculaires dans le cou ou la mâchoire
• le stress et un traumatisme émotionnel
• certaines affections médicales comme la maladie de Ménière.
  

Dans de rares cas, les acouphènes peuvent être causés par des sons générés à l’intérieur du corps, par exemple par le flux sanguin ou les contractions musculaires (3,4).

Oui, un médecin peut aider à déterminer la cause et suggérer des traitements appropriés.

Bien que les acouphènes soient dans la plupart des cas bénins, ils peuvent dans de rares cas être l’indication d’une affection plus grave, comme le schwannome vestibulaire (une tumeur bénigne sur le nerf vestibulaire) ou la maladie de Ménière. Si vous percevez des acouphènes de manière soudaine, ressentez des étourdissements ou subissez une perte auditive, il est recommandé de consulter un médecin.

Vous devriez consulter un médecin en particulier si les acouphènes :

• sont soudains et s’accompagnent d’une perte auditive, d’étourdissements ou de douleurs ;
• persistent depuis plus de 3 mois (acouphènes chroniques) ;
• ont des répercussions sur votre qualité de vie (10).

Les acouphènes peuvent disparaître d’eux-mêmes s’ils sont causés par des facteurs temporaires, tels qu’une infection de l’oreille ou une exposition de courte durée à un bruit de forte intensité. Parfois, les acouphènes peuvent être provoqués par l’obstruction du conduit auditif par le cérumen. Dans de tels cas, l’élimination du cérumen peut les atténuer.

Les acouphènes chroniques, en revanche, sont moins susceptibles de disparaître, bien qu’ils puissent être pris en charge efficacement. Il existe également des cas avérés où les acouphènes ont disparu, même après de nombreuses années de chronicité (13).

Il n’existe pas de remède définitif contre les acouphènes, mais il existe divers traitements et stratégies qui peuvent réduire la gravité des acouphènes, parmi lesquels :

• la prise en charge par un psychothérapeute
• les thérapies cognitivo-comportementales (TCC)
• l’utilisation d’aides auditives et d’implants cochléaires
• des thérapies telles que le traitement d’habituation aux acouphènes (tinnitus retraining therapy) et la thérapie sonore
• la neuromodulation (stimulation électrique ou magnétique du système nerveux)
• la gestion du stress (5,11,12).
  

À l’heure actuelle, aucun traitement pharmacologique ne s’est avéré efficace pour la prise en charge ou la résolution des acouphènes.

Les stratégies utiles pour réduire la gêne provoquée par les acouphènes visent à détourner l’attention du patient ou de la patiente (par exemple, en se concentrant sur son travail ou toute autre activité) et à réduire la réaction émotionnelle aux acouphènes.

Pour atteindre ces objectifs, la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie sonore, les prothèses auditives, la thérapie d’habituation aux acouphènes et les techniques de gestion du stress peuvent être utiles.

Les recherches actuelles indiquent qu’il existe un lien entre le stress et les acouphènes, mais le lien de causalité n’est pas clair (14).

Les techniques de gestion du stress telles que les exercices de relaxation, la pleine conscience et les thérapies cognitivo-comportementales peuvent aider à réduire leur impact (15). Dans certains cas, des ajustements du mode de vie peuvent également être bénéfiques.

Les aides auditives peuvent être efficaces pour certaines personnes souffrant d’acouphènes et de perte auditive (16). Elles amplifient les sons externes, ce qui rend les acouphènes moins perceptibles et améliore l’audition globale. Chez les personnes souffrant d’acouphènes et d’une perte auditive sévère ou d’une surdité, les implants cochléaires peuvent être très efficaces pour supprimer les acouphènes.

Le facteur de risque le plus important des acouphènes est la perte auditive. Protéger les oreilles des sons de forte intensité est très efficace pour prévenir la perte auditive et réduire le risque de développer des acouphènes.

Le tabagisme, la consommation d’alcool, l’obésité et la consommation de café et/ou de caféine sont des exemples de facteurs de risque liés au mode de vie que l’on pense être liés aux acouphènes ; cependant, il n’y a pas de consensus clair sur la nature du lien ou sur la mesure dans laquelle il peut influer sur les acouphènes dont souffre une personne (17,19,20).

Il est toujours utile de consulter votre médecin pour voir si des changements alimentaires seraient appropriés dans votre cas et compte tenu de votre mode de vie.

Voici quelques changements simples de mode de vie qui peuvent aider à réduire les acouphènes :

• se protéger les oreilles contre les sons de forte intensité ;
• gérer efficacement son stress ;
• manger sainement et faire de l’exercice régulièrement ;
• développer de bonnes habitudes de sommeil (hygiène du sommeil) ;
• s’adresser aux professionnels de santé pour un accompagnement personnalisé (17).

Les acouphènes sont dans la plupart des cas associés à une perte auditive, en particulier une perte auditive liée à l’âge ou induite par l’exposition au bruit. Cependant, ils peuvent également survenir sans perte auditive.

L’exposition à des sons de forte intensité peut endommager les cellules ciliées de l’oreille interne, ce qui peut entraîner une perte auditive et, dans certains cas, des acouphènes. L’étendue des dommages dépend du niveau sonore et de la durée de l’exposition, et ceux-ci peuvent être temporaires ou permanents.

Les smartphones et les montres intelligentes sont désormais équipés de sonomètres intégrés qui peuvent mesurer le volume de votre environnement avec une bonne précision.

La prévalence des acouphènes augmente avec l’âge. Cela s’explique en partie par le fait que la perte auditive, à laquelle est associée l’apparition d’acouphènes, augmente également en raison du processus naturel de vieillissement (également appelé presbyacousie).

Il est également entendu que l’expérience des acouphènes elle-même change avec l’âge, en particulier dans les cas d’acouphènes chroniques, les personnes âgées pouvant ressentir subjectivement les acouphènes comme étant plus forts, plus gênants et plus pénibles que les patients ou patientes plus jeunes (18).

Les acouphènes eux-mêmes ne causent pas de perte auditive, mais peuvent être associés à des dommages au système auditif. Les acouphènes peuvent également rendre plus difficile la concentration sur les sons externes, ce qui peut apparaître comme une diminution de la capacité auditive.

De nombreuses personnes souffrant d’acouphènes éprouvent des difficultés à s’endormir. Pour gérer ces problèmes, plusieurs stratégies peuvent être utiles :

• les techniques de relaxation : des techniques telles que la respiration profonde, la méditation ou la relaxation musculaire progressive peuvent réduire le stress et favoriser un meilleur sommeil ;
• la thérapie sonore : l’utilisation de sons apaisants peut masquer les acouphènes, ce qui facilite l’endormissement. Les bruits blancs provenant d’un oreiller sonore (un oreiller avec un haut-parleur intégré) ou d’écouteurs peuvent être efficaces pour atténuer la perception des acouphènes ; et
• l’hygiène du sommeil : il est crucial d’adopter des horaires réguliers de sommeil et de réveil. Il est également important d’éviter les stimulants tels que le café et l’alcool le soir, ainsi que les exercices intenses peu de temps avant l’heure du coucher. Mettre en place une routine de coucher cohérente et s’assurer un environnement relaxant peut améliorer la qualité du sommeil (17).