Le vaccin de Johnson & Johnson contre la COVID-19 : ce qu’il faut savoir

6 juin 2022

Mis à jour le 6 juin 2022, conformément aux recommandations provisoires actualisées

Le Groupe stratégique consultatif d’experts de l’OMS (SAGE) sur la vaccination a publié des recommandations provisoires sur l’utilisation du vaccin Ad26.CoV2.S de Janssen contre la COVID-19.

Voici ce qu’il faut savoir.

Cet article présente un résumé de ces recommandations provisoires ; les recommandations provisoires et le document de base (en anglais) sont également disponibles.

Qui peut se faire vacciner ?

Le vaccin est sûr et efficace pour toutes les personnes âgées de plus de 18 ans. Conformément à la feuille de route de l’OMS pour l’établissement des priorités (en anglais) et au cadre de valeurs de l’OMS, les personnes âgées, les agents de santé et les personnes immunodéprimées devraient être prioritaires.

Le vaccin de Janssen peut être proposé aux personnes qui ont déjà eu la COVID-19. Mais les personnes peuvent souhaiter choisir de reporter leur vaccination de 6 mois après l’infection.

Les personnes immunodéprimées peuvent-elles se faire vacciner ?

Les personnes souffrant d’affections immunodéprimantes présentent un risque plus élevé de développer une forme grave de la COVID-19 et devraient être vaccinées. Les recommandations provisoires de l’OMS pour une primovaccination anti-COVID-19 prolongée par une dose supplémentaire chez les personnes immunodéprimées peuvent être consultées ici (en anglais).

L’OMS recommande une deuxième dose pour toutes les personnes souffrant d’affections immunodéprimantes âgées de plus de 18 ans. Selon les données disponibles, cette dose doit être administrée de 1 à 3 mois après la première dose afin d’accroître la protection le plus rapidement possible.

Le moment le plus opportun pour administrer une troisième dose peut varier en fonction du contexte épidémiologique ainsi que de l’importance et du calendrier du traitement immunosuppresseur, points qui doivent être abordés avec le médecin traitant. On ne dispose d’aucune donnée pour déterminer si des doses supplémentaires sont nécessaires et à quel moment. Ces recommandations seront mises à jour à mesure que l’on obtiendra des données.

Faut-il vacciner les femmes enceintes ?

Le vaccin de Janssen est un vaccin non réplicatif. Aucun problème de sécurité n’a été constaté après la vaccination de plus de 1600 femmes enceintes au moyen de cette plateforme vaccinale contre d’autres agents pathogènes, comme le virus Ebola. Les études de toxicité pour le développement et la reproduction chez l’animal ne révèlent aucun effet néfaste sur le développement du fœtus.

L’OMS a identifié les femmes enceintes comme groupe prioritaire pour la vaccination contre la COVID-19, du fait du risque accru de complications graves. En attendant, l’OMS recommande d’utiliser le vaccin de Janssen chez les femmes enceintes si les avantages de la vaccination pour l’intéressée l’emportent sur les risques potentiels. Cette évaluation doit se faire à la lumière d’informations pertinentes sur les risques et les avantages. L’OMS ne recommande pas de faire un test de grossesse avant la vaccination. Elle ne préconise pas non plus de retarder ou d’interrompre une grossesse en raison de la vaccination.

Pour qui le vaccin n’est-il pas recommandé ?

Les personnes ayant des antécédents d’anaphylaxie à l’un des composants du vaccin ne doivent pas être vaccinées.

En cas de syndrome thrombotique thrombocytopénique (STT) après la première dose de ce vaccin, la seconde dose ne doit pas être administrée.

Toute personne dont la température corporelle est supérieure 38,5 °C doit reporter la vaccination jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de fièvre.

Le vaccin n’est pas recommandé pour les personnes âgées de moins de 18 ans, dans l’attente des résultats d’études complémentaires pour cette tranche d’âge.

Quelle est la posologie recommandée ?

Un schéma monodose, conforme aux recommandations du protocole EUL pour ce vaccin, reste une option acceptable pour les pays, surtout lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes d’approvisionnement et lorsque certaines populations isolées sont difficiles à atteindre.

Cependant, compte tenu des éléments attestant qu’une deuxième dose offre une meilleure protection, l’OMS recommande de concentrer tous les efforts sur l’administration de deux doses, en particulier chez les groupes à priorité maximale et élevée. L’administration de la deuxième dose conférera une plus grande protection contre l’infection symptomatique et contre une forme grave de la maladie.

Quels intervalles devrait-il y avoir entre les doses ?

L’OMS recommande d’administrer la deuxième dose 2 à 6 mois après la première dose. Des études indiquent une amélioration de l’immunogénicité lorsque l’intervalle entre les doses est plus long et les pays pourraient donc envisager un intervalle maximal de 6 mois entre les doses.

Le vaccin est-il sûr ?

Le SAGE a rigoureusement évalué les données de qualité, d’innocuité et d’efficacité du vaccin et a recommandé son utilisation pour les personnes âgées de plus 18 ans.

Ce vaccin a également fait l’objet d’un examen par l’Agence européenne des médicaments (EMA) et la Food and Drug Administration et son utilisation est sans risque. Une manifestation indésirable grave peut se produire dans des cas rares, le « syndrome de thrombose -thrombocytopénie » et le syndrome de Guillain-Barré.

Quelle est l’efficacité du vaccin ?

Des études montrent qu’une deuxième dose administrée 2 mois après la dose initiale augmente considérablement l’efficacité, en particulier contre les infections symptomatiques, y compris lorsqu’elles sont causées par des variants préoccupants du SRAS-CoV-2. Aux États-Unis d’Amérique, l’efficacité potentielle du vaccin administré en 2 doses, à 2 mois d’intervalle, était de 94 %. En comparaison, l’efficacité potentielle du vaccin était de 72 % après l’administration d’une seule dose aux États-Unis d’Amérique.

En outre, dans l’essai à dose unique, l’efficacité contre la maladie symptomatique deux mois après la vaccination avait baissé à environ 50 %.

Le vaccin Ad26.COV2.S présente un profil de réactogénicité acceptable après la première dose et la deuxième dose, la réactogénicité après la deuxième dose étant similaire ou plus légère qu’après la première dose.

Ce vaccin est-il efficace contre les nouveaux variants du virus SARS-CoV-2 ?

Le SAGE a examiné toutes les données disponibles sur les performances du vaccin dans les milieux où circulent des variants préoccupants. Dans le cadre d’essais cliniques, ce vaccin a été testé contre plusieurs variants du virus SARS-CoV-2, y compris le variant B1.351 (identifié pour la première fois en Afrique du Sud) et le variant P.2 (identifié pour la première fois au Brésil), et il s’est avéré efficace. Il n’y a pas encore de données sur les performances de ce vaccin contre le variant Omicron.

Le SAGE recommande actuellement d’utiliser ce vaccin, conformément à la Feuille de route de l’OMS pour l’établissement des priorités, même si des variants préoccupants sont présents dans le pays. L’OMS mettra à jour ses recommandations au fur et à mesure que de nouvelles données seront disponibles.

Interchangeabilité des vaccins et des plateformes vaccinales

Pour une deuxième dose, il est actuellement recommandé d’utiliser le même produit pour les deux injections.

Selon les données factuelles en évolution, les schémas hétérologues de vaccins anti-COVID-19 (utilisant des vaccins issus de différentes plateformes et dont l’utilisation d’urgence est autorisée au titre du protocole EUL) peuvent être davantage immunogènes et efficaces que les schémas homologues, en fonction des plateformes spécifiques et de l’ordre dans lequel les produits sont utilisés.

En particulier, les données montrent que les personnes qui ont reçu une dose du vaccin de Janssen suivie d’une deuxième dose du vaccin à ARNm présentent une plus forte activité des anticorps neutralisants que les personnes ayant reçu deux doses du vaccin de Janssen.

Des études indiquent également que le vaccin de Janssen est aussi efficace pour stimuler les anticorps qu’un schéma homologue pour la troisième dose d’un vaccin à ARNm lorsqu’il est administré six mois après une première série de deux doses de vaccin à ARNm.

Administration simultanée avec des vaccins antigrippaux inactivés

Les vaccins contre la COVID-19 peuvent être administrés en même temps que d’autres vaccins pour adultes, y compris les vaccins antigrippaux inactivés, ou à tout moment avant ou après l’administration. Si les deux vaccins sont administrés au cours de la même consultation, chaque vaccin doit être injecté dans un bras différent. Un suivi continu de pharmacovigilance est recommandé.

Empêche-t-il l’infection et la transmission ?

On ne dispose pas actuellement de données suffisantes concernant l’impact du vaccin de l’Ad26.COV2.S sur la transmission du virus à l’origine de la COVID-19.

En attendant, il convient de maintenir et de renforcer les mesures de santé publique efficaces : port du masque, distanciation physique, lavage des mains, hygiène respiratoire en cas de toux ou d’éternuement, évitement des foules et bonne ventilation des lieux clos.

Manifestations indésirables

Mise à jour : Au 27 avril 2022, plus de 50 millions de doses du vaccin Ad26.COV2.S ont été administrées dans le monde (la plupart des doses aux États-Unis d’Amérique, en Europe, en Afrique du Sud et au Brésil).

On trouvera plus d’informations dans les recommandations provisoires consultables ici, notamment les données les plus récentes sur les éventuels problèmes de sécurité, qui sont tous classés comme très rares selon la classification établie par le Conseil des organisations internationales des sciences médicales.

Cette page Web a été mise à jour le 6 juin 2022 afin d’inclure les dernières données et d’assurer la cohérence de l’information et du formatage.