Tom Bradley
Child with Leprosy symptoms
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Lèpre (maladie de Hansen)

24 janvier 2025

Principaux faits

  • La lèpre est une maladie infectieuse chronique causée par le bacille Mycobacterium leprae, un type de bactérie
  • Elle touche principalement la peau et les nerfs périphériques. En l’absence de traitement, elle peut entraîner des incapacités progressives et permanentes.
  • Le bacille se transmet par des gouttelettes provenant du nez et de la bouche lors de contacts étroits et fréquents avec des cas non traités.
  • Une polychimiothérapie permet de guérir la lèpre.
  • Des cas de lèpre sont notifiés dans les six Régions de l’OMS ; la majorité des nouveaux cas détectés chaque année surviennent dans la Région de l’Asie du Sud-Est.

 

Vue d’ensemble

La lèpre, également connue sous le nom de maladie de Hansen, est une maladie infectieuse chronique causée principalement par le bacille Mycobacterium leprae, un type de bactérie. Elle se manifeste par des lésions de la peau, des nerfs périphériques, de la muqueuse des voies respiratoires supérieures ainsi que des yeux. Les personnes touchées par la lèpre sont atteintes de difformités physiques et sont également confrontées à la stigmatisation et à la discrimination. Cependant, la lèpre est curable et le traitement à un stade précoce permet d’éviter les incapacités.

Ampleur du problème

La lèpre est une maladie tropicale négligée (MTN) encore présente dans plus de 120 pays, et dont environ 200 000 nouveaux cas sont notifiés chaque année. L’élimination de la lèpre en tant que problème de santé publique (c’est-à-dire l’obtention d’une prévalence inférieure à 1 cas pour 10 000 habitants, conformément à la résolution WHA44.9 de l’Assemblée mondiale de la Santé) a été accomplie à l’échelle mondiale en 2000, puis au niveau national dans la plupart des pays en 2010.

La régression du nombre de nouveaux cas a été progressive. Selon des données de 2023, le nombre de nouveaux cas signalés est resté supérieur à 10 000 au Brésil, en Inde et en Indonésie, tandis qu’il était compris entre 1000 et 10 000 dans 12 autres pays (Bangladesh, Éthiopie, Madagascar, Mozambique, Myanmar, Népal, Nigéria, Philippines, République démocratique du Congo, République-Unie de Tanzanie, Somalie et Sri Lanka). Cinquante-six pays ont notifié 0 cas et 112 pays ont signalé moins de 1000 nouveaux cas.

Des informations détaillées concernant les statistiques annuelles pour l’année 2023 figurent dans le Relevé épidémiologique du 13 septembre 2024, volume 99.

Transmission

On pense que la maladie se transmet par des gouttelettes provenant du nez et de la bouche d’un cas non traité, qui contiennent l’agent étiologique, à la suite d’un contact étroit et prolongé. Le fait d’être occasionnellement en contact avec une personne atteinte de la lèpre (par exemple de lui serrer la main, de la serrer dans les bras, de partager un repas avec elle ou de s’asseoir à côté d’elle) ne suffit pas pour contracter la maladie. Le malade cesse d’être contagieux lorsqu’il commence le traitement.

Diagnostic

Le diagnostic de la lèpre est clinique. Des examens de laboratoire peuvent être nécessaires dans les cas difficiles à diagnostiquer.

La maladie se manifeste généralement par une lésion cutanée et une atteinte des nerfs périphériques. Le diagnostic de la lèpre repose sur la présence d’au moins l’un des signes pathognomoniques suivants : i) perte manifeste de sensibilité sur une zone de la peau pâle (hypopigmentée) ou rougeâtre ; ii) épaississement ou hypertrophie d’un nerf périphérique, accompagné d’une perte de sensibilité et/ou d’une faiblesse des muscles innervés ; iii) détection au microscope de bacilles dans un frottis cutané.

Ces signes permettent de distinguer deux types de cas en vue de l’instauration d’un traitement : les cas paucibacillaires et les cas multibacillaires.

  • Cas paucibacillaire : cas de lèpre où l’on retrouve 1 à 5 lésions cutanées, sans présence avérée de bacilles dans le frottis cutané.
  • Cas multibacillaire : cas de lèpre où l’on retrouve plus de cinq lésions cutanées ou une atteinte nerveuse (névrite seule ou névrite accompagnée de plusieurs lésions cutanées) ou bien la présence avérée de bacilles dans le frottis cutané, quel que soit le nombre de lésions cutanées.

Traitement

La lèpre est une maladie curable. Le schéma thérapeutique actuellement recommandé est une polychimiothérapie qui comprend trois médicaments : la dapsone, la rifampicine et la clofazimine. L’OMS recommande le même schéma pour les cas paucibacillaires et multibacillaires, en suivant respectivement une durée de six mois et de 12 mois. La polychimiothérapie permet d’éliminer l’agent pathogène et de guérir le malade. Un diagnostic précoce et l’instauration rapide du traitement peuvent aider à prévenir les incapacités. L’OMS assure la distribution gratuite de la polychimiothérapie. Le traitement était initialement financé par The Nippon Foundation (TNP) ; depuis 2000, il et fait l’objet de dons de Novartis.

Prévention

On a constaté que la détection des cas et le traitement par polychimiothérapie ne permettaient pas à eux seuls d’interrompre la transmission. L’OMS recommande de rechercher les contacts (au sein du ménage, parmi les voisins et dans l’entourage ), puis d’administrer une dose unique de rifampicine à titre de prophylaxie post-exposition.

Action de l’OMS

L’OMS fournit un appui technique aux pays et aux territoires en matière de prévention et de lutte contre la lèpre. Chaque année, l’OMS rassemble des données épidémiologiques sur la lèpre provenant des pays et territoires et publie un rapport de synthèse en anglais et en français dans le Relevé épidémiologique hebdomadaire.

Après des consultations approfondies avec les pays, des experts, les partenaires et des personnes atteintes de la lèpre, l’OMS a publié la Stratégie mondiale de lutte contre la lèpre (maladie de Hansen) 2021-2030 – Vers zéro lèpre, qui est conforme à la Feuille de route pour les maladies tropicales négligées 2021-2030. La Stratégie défend une vision « zéro lèpre » : zéro infection, zéro maladie, zéro incapacité, zéro stigmatisation et zéro discrimination. Les quatre piliers stratégiques de la Stratégie sont les suivants : mise en œuvre des feuilles de route nationales intégrées pour zéro lèpre dans tous les pays d’endémie ; renforcement de la prévention de la lèpre parallèlement à un effort intégré de dépistage actif de cas ; prise en charge de la lèpre et de ses complications et prévention de nouvelles incapacités ; et lutte contre la stigmatisation et assurance du respect des droits humains. La Stratégie reconnaît également qu’il faut investir dans la recherche et propose un ensemble de priorités de recherche clés.

L’OMS a mis au point des modules de formation en ligne pour étendre les connaissances et améliorer les compétences des agents de santé à tous les niveaux dans des domaines liés au diagnostic et au traitement de la lèpre et à la prise en charge des incapacités. Ces modules peuvent être consultés sur la plateforme de l’Académie de l’OMS (en anglais).